Debarim

Le site officiel de François Gineste

Outils pour utilisateurs

Outils du site


Panneau latéral

DEBARIM

1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627

Onzième mois (Av)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Douzième mois (Ellul)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627

2. Exégèse

3. Liturgie

marcophil

Ceci est une ancienne révision du document !


Marc au fil du calendrier biblique

ETABLISSEMENT DU CALENDRIER DE RECITATION

L'observation des apprentissages dans les sociétés traditionnelles, comparée aux textes évangéliques, a persuadé le père Marcel Jousse que l'enseignement du rabbi Yéshoua visait à être mémorisé par ses disciples.

Bernard Frinking est allé plus loin en établissant que l'Eglise a fait de même avec un Evangile conçu pour être mémorisé, communautairement, selon un calendrier de mémorisation qui ne peut être que le calendrier biblique.

Dans ce calendrier, les mois suivent les lunes. On arrondit les 29 jours, 12 heures, 44 minutes et une poignée de secondes à une alternance de mois impairs à 30 jours et pairs à 29, pour un total de 354 jours. Et pour éviter le décalage avec l'année solaire de 365 jours, on redouble périodiquement le 12ème mois.

En Marc, on compte 673 versets (on ôte habituellement Mc 7:16, 9:44, 9:46 et 15:28). Bien sûr, la division en versets ne date que de 1551 (un Nouveau Testament Grec édité par Robert Estienne), et n'a donc aucune autorité ; mais statistiquement cette division peut servir pour la répartition. Ainsi, si l'on récite deux versets par jour, la récitation court sur 337 jours, avec une moyenne de 33 mots par jour, ce qui n'est pas la mer à boire (le Coran s'apprend traditionnellement avec 44 mots par jour, en 7 ans, 7 mois et 7 jours). Il semble donc que l'Evangile selon Marc puisse être mémorisé et récité quotidiennement en une année, et que ce soit même un charge légère pour des épaules habituées à ce genre de transmission du savoir, telles que l'étaient celles de nos anciens.

Précisons qu'il ne s'agit pas ici de la lecture pour l'assemblée hebdomadaire des fidèles, qui n'est pas destinée à l'apprentissage, mais plutôt à l'entretien de la mémoire, grâce à l'audition de passages plus longs.

La fête de la Pâque semble toute désignée pour être le point de départ et d'arrivée de la récitation. On voit en effet dès le début le baptême prêché par Jean, où le Seigneur lui-même se soumet, et à la fin sa mort et sa résurrection, où il réalise ce baptême en vérité et envoie ses Apôtres y inviter les hommes pour leur salut. Certains (Bowman) ont avancé l'hypothèse que l'Evangile de Marc ait pu être une haggadah chrétienne, à réciter comme la juive lors de la nuit pascale. Bernard Frinking pense que les catéchumènes auraient pu réciter l'ensemble avant leur baptême (trois heures et demi de récitation).

A ce stade, Bernard Frinking examina l'hypothèse du père Jean Delorme, spécialiste de Marc, qui propose de lire Marc à partir du rapport du rabbi et de ses Douze disciples (“Lecture de l'Evangile selon saint Marc”, Paris 1972, p. 31-32). Il en arrive à dénombrer six étapes, rythmées par : 1. L'appel de quatre d'entre eux (1:16). 2. L'appel des Douze (3:13). 3. L'envoi des Douze (6:7). 4. La confession de foi de Pierre (8:27), qui initie le pèlerinage vers Jérusalem. 5. L'arrivée à Jérusalem une semaine avant la Pâque (11:1). 6. La Passion et la Résurrection (14:1).

Or, en répartissant le texte sur l'année selon ce découpage, surprise pour le nombre de versets : Préambule : 15. Etape 1: 70. Etape 2 : 112. Etape 3 : 112. Etape 4 : 112. Etape 5 : 114. Etape 6 : 126. Le nombre 112 se répète trois fois, et le nombre 114 est statistiquement équivalent. Et 6 x 112 = 673 ! Comme le 6ème de l'année est égal à deux mois, les étapes 2, 3, 4 et 5 devaient durer 2 mois.

Quant à la sixième étape, si on l'arrête comme les autres à 112 versets, elle se termine avec le vendredi saint, qui est justement le sixième jour (15:41). Et la suite, “Le soir étant advenu” (15:42), raconte le septième, l'ensevelissement, le samedi saint. En six versets. Donc en trois jours. Puis commence le chapitre 16 et la résurrection, “le jour un de la semaine”. Il est ici légitime de ne pas s'attacher au rythme des deux mois et de définir ces étapes d'après le jour de la semaine. Ainsi nous n'aurions pas six étapes, mais huit, pour nous entraîner vers le “jour un” de la nouvelle création, par le baptême dans la mort et la résurrection du Seigneur.

Le problème de la finale longue de Marc (16:9-20), déclarée canonique mais non de Marc, n'est pas tranché, mais il faut admettre que cette finale permet de boucler la récitation en une année complète. En effet, en répartissant le texte sur chaque jour de l'année, Bernard Frinking arrive à 57 jours pour chacune des étapes 2 à 6, avec deux jours creux à la fin du mois pair à qui il attribue une fonction de révision et de rattrapage. Or ces deux jours se retrouvent à la fin entre la huitième étape et la première. Première étape qui avec ses 85 versets prend la place restante du lendemain de la Pâque au début du troisième mois. Et bien sûr, entretemps, les deux jours qui suivent la fin de la récitation de Marc permettent de célébrer la Pâque, et de la célébrer surtout par le baptême.

marcophil.1605546265.txt.gz · Dernière modification: 2020/11/16 18:04 de fg