Debarim

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DEBARIM

1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

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Onzième mois (Av)

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Douzième mois (Ellul)

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2. Exégèse

3. Liturgie

marcm04j09

Marc, mois 4, jour 9

5:13. Et étant sortis les souffles les impurs sont entrés dans les porcs
et le troupeau s’est lancé du haut du précipice dans la mer * et deux mille environ se sont étouffés dans la mer

14. Et se sont enfuis ceux qui les faisaient-paître et l’ont annoncé à la ville * et dans les champs

5:13. Et étant sortis les souffles les impurs sont entrés dans les porcs : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde, maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors » (Jn 12:31). le Seigneur et ses disciples ont laissé la terre stérile pour embarquer vers la belle terre, puisque c'est celle où le Seigneur libère l'homme de ses démons. Cette belle terre de Gérasa est simplement appelée “l'autre rive de la mer” (5:1). C'est peu de renseignements, mais pour nous, hébreux qui avons traversé la mer et ses tempêtes par la puissance du Christ, l’autre rive, c’est forcément l’Égypte. Le Christ “sans honneur dans sa patrie” (Mc 6:4) emmène son peuple dans un nouvel exode, mais dans l'autre sens ! De plus, l’Écriture évoque déjà un démon « entravé et enchaîné en Égypte » : il s'agit d'Asmodée (Tobie 8:3), dans le livre de Tobie, qui, on le sait aujourd'hui, circulait en hébreu. Il n'est que de remarquer les parallèles entre les sept maris de Sara et la femme aux sept maris de la parabole des Sadducéens (Mc 12:20-22). “L’autre rive” est donc cette rive païenne paradoxalement devenue celle du Royaume, par l’évangélisation, ce que dira le Seigneur plus tard : “A toutes les nations l’Évangile doit être clamé d’abord” (Mc 13:10). “Toutes les nations d'abord” veut dire qu'Israël, qui était premier y passera en dernier, comme dira l'Apôtre (Rm 11:25), mais aussi le Seigneur : “Beaucoup de premiers seront derniers” (10:31).

Et le troupeau s’est lancé du haut du précipice dans la mer : « L’homme quand il était dans l’honneur n’a pas compris, il s’est mis au rang des animaux sans raison, et il leur est devenu semblable » (Ps 48:13). « Qui s’élève sera abaissé » (Lc 14:11). « Il a jeté à la mer cheval et cavalier » (Ex 15:1). « J’ai vu l’impie triomphant, il se dressait comme les cèdres du Liban ; quand je suis repassé, voici qu’il n’était plus » (Ps 36:34). Lire tout le psaume pour comprendre la victoire de la douceur. La permission donnée d’entrer dans les porcs reprend la “tactique” divine du sommeil dans la barque, qui annonce l’impuissance de la croix et le sommeil du tombeau. Si l’on poursuit l’interprétation d’hier, on peut lire ici les cultures humaines qui, infestées par les démons, rejettent les “semences du Verbe” qui les faisaient tenir, et tombent rapidement (voire “se lancent” d’elles-mêmes !) de la montagne dans l’abîme, où elles s’étouffent avec leurs démons. Le pari qu’avait fait le Christ de « ne pas résister au mal (ou au malin) » (Mt 5:39) était risqué, mais il l’a gagné : la ligue des princes réunie (ps 2:2) en haut de la montagne en une puissante légion pour un ultime Harmaggédon (Ap 16:15) n’était plus unie que par les démons du rejet, de la haine et du morbide, et ne pouvait donc que s’écrouler, se lancer même, dans le précipice. Ainsi s’écroule la maison du fort (3:27).

Et deux mille environ se sont étouffés dans la mer : Bien des exégètes ont trouvé que 2000 est exagéré. L'abbé Carmignac, maître en hébreu, pensait que 20 était bien suffisant, arguant qu'en hébreu il suffit d'ajouter une barre au-dessus du 20 pour écrire 2000… Mais il suffit de chercher dans l'Écriture les deux occurrences de 2000 : « Dans la vanité il est venu, et dans l'obscurité il s'en ira, et dans l'obscurité son nom sera enseveli. Et s'il vivait mille ans deux fois, il n'aurait pas vu le bonheur » (Qo 6:4, 6)… Et en Isaïe (36:8) l’envahisseur s’engage à donner deux mille chevaux si Ézéchias trouve des cavaliers pour les monter ! Ici Jésus les trouve, lui disant : « Vas-y, cours vers ta chute ! » Est surtout dépeinte la défaite de Pharaon dans la mer Rouge (Ex 15:19), dans une relecture baptismale où le croyant, dans un choix ferme et définitif, laisse au fond de la piscine « Satan, ses œuvres et ses pompes ». Les chrétiens, morts et ressuscités avec le Christ, rejettent de leur culture humaine toute “cochonnerie” démoniaque, les « baptisent » et les font revivre, à partir des semences du Verbe qui sont en elle, tels ces grains de moutarde appelés à devenir de grands arbres (Mc 4:31-32). Quand le Seigneur “lie l’homme fort” (3:27), jette Pharaon à la mer (Ex 15:1), entrave et enchaîne Asmodée en Egypte (Tobie 8:3) et y établit le règne de Dieu (Is 19:16-24), naît le nouvel Israël. On comprend que les légions démoniaques “suppliaient beaucoup” de conserver leur antique pouvoir… Mais en ces jours où le soleil arrivé au zénith commence son inexorable déclin est annoncée la chute du tyran : « Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, fils de l’aurore ? » (Isaïe 14:12).

14. Et se sont enfuis ceux qui les faisaient paître : Description des faux pasteurs qui rappelle celle de Jean : « Le mercenaire voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s’enfuit » (Jn 10:12). Celle aussi d’Ézéchiel (34). De tels pasteurs évoquent la fragilité d’une culture fondée sur l’impureté porcine “du souci du monde présent, de la tromperie de la richesse et des désirs au sujet du reste” : ils peuvent bien proclamer très haut de très hautes vertus mais leurs lois, comme celle des juifs, ne peuvent sauver l'homme, et les pasteurs sont incapables de protéger leurs troupeaux des influences mauvaises, et, sauf à renaître eux-mêmes des eaux du baptême, au jour du danger ils ne songent plus qu’à sauver leur peau. Marc prophétise la déroute des païens sous la poussée de l’Église. Lire par exemple Is 11:10-16.

Et l’ont annoncé : Mieux, les pasteurs vont se faire eux-mêmes, sans le vouloir, les évangélistes de leur population, annonçant le Pasteur qui va désormais les remplacer.

A la ville et dans les champs : Le pasteur est la figure du roi de la cité (cf. Ps 77:68-72), et les champs figurent son royaume. Un roi des cochons privé de ses sujets : “Voici le monde parti derrière lui !” (Jn 12:19). Pour se faire baptiser. Ceci rappelle encore le royaume divisé, la maison divisée et Satan fini. Et la maison pillée (3:24-27).

marcm04j09.txt · Dernière modification: 2020/12/20 20:24 de fg