Debarim

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DEBARIM

1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627

Onzième mois (Av)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Douzième mois (Ellul)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627

2. Exégèse

3. Liturgie

marcm03j23

Marc, mois 3, jour 23

4:21. Et il leur disait
La lampe vient-elle pour être posée sous le boisseau ou sous le lit * n’est-ce pas pour être posée sur le lampadaire

22. car rien n’est caché sinon pour être manifesté * et rien n’advient en cachette sinon pour devenir manifeste
23. Si quelqu’un a des oreilles (pour) écouter * qu’il écoute

4:21. Et il leur disait La lampe vient-elle : Question : Où est l'obscurité ? Restons dans le contexte : elle est évidemment dans l'esprit des auditeurs des paraboles. D'abord “ceux autour de lui avec les Douze qui le questionnaient sur les comparaisons”, à qui va être “donné le mystère du Règne” (Mc 4:10). Et ensuite à ceux “du dehors”, qui ne questionnent pas. Mais quand vient la nuit (cf. Qo 12:2), “la lampe éclaire tous ceux qui sont dans la maison” (Mt 5:15). C’est-à-dire ceux qui, par leur questionnement, sont dedans, séparés de ceux du dehors comme à la nuit pascale (Ex 12:22b, Sg 18:9-10). A ceux-là, “tout advient en comparaisons” : “regardant ils ne voient pas, de peur qu'il ne leur soit fait rémission” (4:11-12). Ce sont ceux qui ne veulent pas voir, scribes et pharisiens des épisodes précédents, “qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres” (Is 5:20). “Ils disent : Nous voyons ! Alors leur péché demeure” (Jn 9:41). “Aucune aurore pour lui” (Is 8:20+).

Pour être posée sous le boisseau ou sous le lit : Quel mobilier dans la maison palestinienne ? Un boisseau, en héb. seah, coffre pour le grain d'une contenance d'environ 15 l. Retourné, il sert de table ; on y pose la lampe ; autour, les lits, ou grabats (2:9) sur lesquels, “couché à table” (2:15), on plonge sa bouchée de pain dans le plat (14:20). Et bien sûr où l’on dort. Qui pose la lampe sous le boisseau cache la lumière ; mais qui la pose sous le lit met le feu : encore une fois le Seigneur distingue deux niveaux de gravité, comme il distingue les siens qui disent qu'il est hors de lui, et les scribes qui disent qu'il a un souffle impur (3:21, 28-30). Ou comme les épines qui empêchent le fruit, et les sols pierreux endurcis qui empêchent la racine. Ou ceux qui ne voient pas parce qu'ils font confiance à de mauvais guides, et les guides qui ne veulent ni voir ni laisser voir (cf. Mt 15:14), parce qu'ils croient voir, et qui ne veulent ni entrer ni laisser entrer (Mt 23:13), parce qu'ils croient être dedans.

N'est-ce pas pour être posée sur le lampadaire : La lampe sur le lampadaire, c'est la semence de la Parole (Ps 118:105, Pr 6:23), dans la belle terre. On a dit que les 7 comparaisons relisent les 7 jours : ici la comparaison 3 (le semeur) est une relecture du jour 3, jour où adviennent terre et semence (Gn 1:9-13), et la 4 relit le jour 4, où adviennent les luminaires (id. 14-19). Située au milieu, la comparaison 4 est comme la ménorah dans la Maison… de Dieu, la “lampe sur nos pas” qui ouvre le passage de la ténèbre des trois sols stériles à la lumière des trois sols fertiles, de la semence de Satan le dévorateur (Mc 4:15) à la semence incorruptible qui rapporte 30, 60 et 100. Sa lumière fait passer de la figure de l'AT à la réalité du NT, où en Christ tombe le voile du visage de Moïse (2Cor 3:15-16), où les paraboles sont déchiffrées (Mc 4:34) et où les disciples passent des trois niveaux de la Synagogue aux trois niveaux de l'Église. La Synagogue, comme Babel et comme « le monde entier, gît au pouvoir du Mauvais » (1Jn 5:19), et l'Église est la nouvelle arche prête à appareiller vers le nouveau monde (Mc 4:35), car en elle est le nouveau Noé, le Messie Fils de Dieu. C'est pourquoi, après les trois premières comparaisons détaillant les trois sols stériles, les trois dernières vont détailler les trois sols fertiles de l'Eglise, les trois étages de l'arche (Mc 6:16).

22. Car rien n'est caché : Qu'est-ce qui est caché, sinon le sens des comparaisons ? Sinon le sens de semence, de bord de route, de pierreux et d’épines ? “Ce qu'Il a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence, mais ils ont perdu le sens” (Rm 1:20-21). Le Seigneur, dans le don de sa nouvelle loi dite en comparaisons, ne parle pas pour les juifs seulement : il parle le langage de la création, que tous les païens peuvent comprendre. C’est une Torah pour tous (cf. Jb 12:7-9). Encore faut-il écouter. Certains, suite au premier énoncé de la parabole, l'ont laissé seul ; mais d'autres l'ont questionné, et il a répondu qu'à eux était donné le Royaume, et que celui qui saisirait cette comparaison les connaîtrait toutes (4:13). Ensuite, pour “qui a des oreilles”, il a répondu.

Sinon pour être manifesté : Ce qui est caché doit être manifesté… grâce à la question. Le Seigneur rit de ceux qui posent la lampe sous le boisseau ou sous le lit : il incite à la poser sur le lampadaire. Les “siens” (qui veulent le saisir car, disent-ils, il est hors de lui), sont ceux qui le cachent sous le boisseau, et les “scribes” (qui disent qu'il a un souffle impur) sont ceux qui le cachent sous le lit. Ce sont ceux-là qui l'ont laissé seul ; ce sont les autorités d'Israël, cette « partie d'Israël qui s'est endurcie » (Rm 11:25). Et “ceux qui se sont assis autour de lui avec les Douze” sont ceux qui le posent sur le lampadaire ; et eux sont appelés à être « la totalité des païens » (Rm 11:25), rassemblés dans l'Église. « Les princes se sont ligués contre le Seigneur ; celui qui règne dans les cieux s'en rit : “Moi j'ai été établi par lui comme roi. Le Seigneur me donnera les nations en héritage” » (Ps 2:1-8). « J'ai fait de toi la lumière des nations pour que mon salut atteigne aux bouts de la terre » (Is 49:6). Lumière de la lampe… Ainsi  le sens a été caché, « mystère enveloppé de silence aux siècles éternels, mais aujourd'hui manifesté et porté à la connaissance de toutes les nations » (Rm 16:2-26). C'est le mystère de l'Église, temple saint (Ep 2:21) : « Christ en nous, l'espérance de la gloire » (Col 1:27), pierre d'angle (Ep 3:20), 100 pour 1. Et, intégrés à son Corps, ce sont les apôtres (60 pour 1) et les disciples (30 pour 1). Pourquoi les apôtres ont-ils le double ? Non par supériorité de mérite ou acception de personne, mais juste parce que leur prédication multiplie la vie qu'ils reçoivent (“A qui a il sera donné”). Ainsi tous ne reçoivent pas la même coupe, mais toutes les coupes sont pleines.

Et rien n'advient en cachette sinon pour devenir manifeste : Il est certain que le redoublement de cette sentence a un sens. Mais lequel ? Pourquoi le Seigneur différencie-t-il 1° “être caché” et “advenir en cachette”, 2° “être manifesté” et “devenir manifeste” ? Comment expliquer ce expliquer ce mystère ? Ou plutôt ces mystères : un premier mystère statique, passif (être caché, être manifesté), et un second dynamique, actif (advenir en cachette, devenir manifeste). Statique et passif ? comme le Fils, qui « ne peut rien faire de lui-même qu'il ne le voie faire au Père » (Jn 5:19), Dynamique et actif ? comme l'Esprit, qui “le jette dehors” (1:12). Le Fils obéissant est exalté (Ph 2:8-9) : autant dire “manifesté”. Quant à l'Esprit, dit le Verbe, « il prendra de ce qui est à moi et vous l'annoncera » (Jn 16:14). Autrement dit, la lampe de l'Esprit parlant en cachette dans les sentences prophétiques (2P 1:19) doit être mise sur le lampadaire pour éclairer le visage du Christ caché sous le voile de Moïse (1Cor 3:5-18). Ce qui est caché puis manifesté, c'est le Christ et ce sont ceux qui sont autour de la table, « vous qui jadis étiez ténèbres, mais qui à présent êtes lumière dans le Seigneur » (Ep 5:8) ; ce qui advient en cachette puis devient manifeste, c'est la lampe de l'Esprit : « Il a reçu du Père l'Esprit Saint, objet de la promesse, et l'a répandu. C'est là ce que vous voyez et entendez » (Ac 2:33).

23. Si quelqu’un a des oreilles pour écouter, qu'il écoute : Redire ce refrain après la comparaison de la lampe, et non avant, montre que cette comparaison a vocation d'expliquer celle qui précède, à savoir le semeur. Quant à la différence entre “qui a des oreilles” (v. 9) et “si quelqu'un a des oreilles”, elle est peut-être le signe qu'un seul peut y arriver : autrement dit le Christ. Et que pour entendre la voix de l'Esprit il faut être en lui. « Dieu, nul ne l'a jamais vu ; l'Unique-engendré de Dieu qui est dans le sein du Père l'a expliqué » (Jn 1:18). Ce qui nous est donné d'écouter est en effet colossal : par la comparaison de la lampe nous comprenons la structure satanique du temple déchu (les trois branches gauches du chandelier), et par là les trois étapes de la chute. Y est montré aussi le passage des figures de l'Ancien Testament à la réalité du Nouveau, de la comparaison au déchiffrement, de la lettre à l'Esprit, Et c'est enfin la structure trine du temple nouveau (les trois branches droites du chandelier), donc la structure de l'Église d'ici-bas et celle du monde à venir ; et par là la montée vers le Père (jardin, cité, trône), et donc les trois comparaisons qui vont être données maintenant, qui, en inversant les sols stériles du Semeur, vont dévoiler le mystère des 30, 60 et 100 pour 1 (semailles, croissance et fruit). Excusez du peu.

marcm03j23.txt · Dernière modification: 2020/12/17 09:22 de fg