Debarim

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DEBARIM

1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627

Onzième mois (Av)

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Douzième mois (Ellul)

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2. Exégèse

3. Liturgie

marcm04j06

Marc, mois 4, jour 6

5:6. Et voyant Yéshoua de loin
il a couru * et s’est prosterné devant lui

7. et criant d’une grande voix il dit
Qu’y a-t-il entre moi * et toi
Yéshoua Fils du Dieu Très-Haut
Je t’adjure par Dieu * ne me torture pas

8. Car il lui disait
Sors souffle impur * hors-de l’homme


5:6. Et voyant Yéshoua de loin : C’est-à-dire du tombeau où il demeure, loin de la Vie. Les patriarches « sont morts sans avoir reçu les (choses) promises, mais les ont vues de loin » (Hé 11:13). Abraham, « en qui seront bénies toutes les nations » (Gn 18:18, Ga 3:8), « a vu mon Jour » (Jn 8:56). Le soleil est en ces jours au plus haut, image du Jour du Seigneur tout lumineux (Is 30:26), qu’a vu Abraham, où « ce que Dieu a d’invisible se laisse voir à l’intelligence » (Rm 1:20), où « nous comprenons que ce que l’on voit provient de ce qui n’est pas apparent » (Hé 11:3), où l'on voit toutes choses dans la clarté du Principe. Et le Principe, c’est le Christ (Col 1:18). A croire que l’homme le plus abîmé dans la dissemblance reste toujours créé à l’image de Dieu (Gn 1:27), en laquelle il est apte à reconnaître « l’image du Dieu invisible » (Col 1:15), qui est le Christ. Les païens, donc, tous démoniaques qu’ils soient, gardent donc le désir d’entrer dans l’alliance d’Abraham. Par la foi.

Il a couru et s’est prosterné devant lui : Le voir de loin, courir et se prosterner devant lui résume la triple montée sur la montagne sainte : choix, persévérance et aboutissement dans l’adoration. Trois verbes donnés comme le programme de ce qui va suivre. On retrouvera cette triade sur la route de Jérusalem, à l’envers : couper la main qui a saisi, couper le pied qui a couru, et jeter l’œil qui a regardé (Mc 9:43-47), ce qui permet de regarder dans la bonne direction, de courir et de saisir le bon fruit, comme c'est le cas ici.

7. Et criant d’une grande voix : Du coup le serpent qui est en lui se souvient que « le lignage de la femme t’écrasera la tête » (Gn 3:15). Et il la relève, sa tête, une dernière fois. Sa grande voix a déjà résonné dans la synagogue (1:26), maintenant elle résonne aussi chez les nations. Dans un manuscrit de Marc, les disciples disent (entre 16:14 et 16:15) : “Ce siècle d’iniquité et d’incrédulité est sous la domination de Satan, qui ne permet pas que ce qui est sous le joug des esprits impurs conçoive la vérité et la puissance de Dieu : révèle donc dès maintenant ta justice”. Autrement dit le manipulateur sent que sa marionnette lui échappe, que « le cave se rebiffe » : le démon doit réagir. Schizophrénie du possédé, tantôt maître de ses voies, tantôt voix de son maître.

Il dit Qu’il y a-t-il entre moi et toi : Litt. “Quoi de mien et tien ?” Le premier cri était désarticulé, accompagné de rituels d’autodestruction. Le second a le mérite de dire quelque chose de précis : c'est que le démon reprend le contrôle et confesse son refus viscéral d’avoir quelque chose en commun avec Christ. Refus de dialogue… mais qui est déjà un dialogue : il y a un moi et un toi. Il a mis le doigt dans l’engrenage. De quoi perturber la paix des cimetières…

Yéshoua Fils du Dieu Très-Haut : On est toujours étonné que le démon connaisse le Christ. Mais les exorcistes ne le sont pas. Le premier démon le connaissait comme “le Saint de Dieu” (Mc 1:24), formule qui sera celle de la confession de Pierre (Jn 6:69). Celui-ci le connaît comme “Fils du Dieu Très-Haut”, qui sera celle du centurion (Mc 15:39). Ils comprennent plus vite que l’homme. Sauf que « Si je sais tous les mystères et n’ai point la charité je ne suis rien » (1Cor 13:2). Aussi le Seigneur n’y prête-t-il aucune attention. Et puis, se référer au “Très-Haut”, n’est-ce pas déjà l’aveu de la défaite de celui qui disait : « Je m’égalerai au Très-Haut » (Is 14:14) ?

Je t’adjure par Dieu Ne me torture pas : On a eu la réaction humaine (vision, course, prosternation), on a la reprise en main par la réaction démoniaque : 1° “Qu’il y a-t-il ?”, choix du refus, 2° “Yéshoua Fils du Dieu Très-Haut”, en toute connaissance de cause, 3° “Ne me torture pas”, relation conçue comme une torture : donc, évite-moi. En effet, il n’est pas sûr que ce soit le fait de sortir du possédé qui lui soit une torture. Je pencherai plutôt pour la proximité du Christ : « Qui fait le mal hait la lumière » (Jn 3:20).

8. Car il lui disait : Le Christ a donc initié le dialogue. Ou plutôt le combat. « Le Fils de Dieu a paru pour défaire les œuvres du diable » (1Jn 3:8). Le Seigneur a donc parlé juste avant « Qu’y a-t-il entre nous et toi ? »

Sors souffle impur : Le Seigneur a énoncé d’entrée le but : faire sortir le souffle impur. Ce qui revient à faire entrer le Souffle Saint (Mc 1:8) : « Se lève Dieu et se dispersent ses ennemis » (Ps 67:2).

Hors de l’homme : On voit bien là qu’à travers cet homme, le Christ vise la délivrance de tout homme, et, à travers ce démon, vise la chute du chef des légions démoniaques. « Le cheval de Pharaon vint avec ses chars et ses cavaliers dans la mer, mais le Seigneur retourna sur eux les eaux de la mer » (Ex 15:19).

marcm04j06.txt · Dernière modification: 2020/12/20 08:22 de fg