Debarim

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DEBARIM

1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

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Onzième mois (Av)

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Douzième mois (Ellul)

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2. Exégèse

3. Liturgie

marcm04j22

Marc, mois 4, jour 22

5:40b. Or lui les ayant tous jetés dehors
prend avec lui  le père de la petite enfant * et la mère
et ceux qui sont avec lui
et ils entrent à l’intérieur là où se trouvait la petite enfant
* 41. et ayant saisi la main de la petite enfant il lui dit
Talitha Qoum
ce qui se traduit * Jeune fille je dis à toi
Réveille-toi !


5:40b : Or lui les ayant tous jetés-dehors : « Bienheureux l’homme qui ne siège pas au siège des rieurs » (Ps 1:1). Lui ne rit pas. Probablement traduire “jeter dehors” est-il trop fort, et “faire sortir” aurait-il suffi, mais ce verbe d’ordinaire réservé aux démons montre l’emprise dont le Seigneur veut libérer la maison du chef-de-synagogue ; cette maison, c'est « tous ceux qui par crainte de la mort étaient retenus dans la servitude » (Hé 2:15). Or « C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde » (Sg 2:24). De même il “jettera dehors” vendeurs et acheteurs du temple (11:15), le reconsacrant à Dieu. Car “tous” désigne non seulement les rieurs, mais “ceux qui pleuraient et se lamentaient” : « Il a fait disparaître la mort à jamais, essuyé les pleurs sur tous les visages, ôté l’opprobre de son peuple » (Is 25:8).

Prend avec lui le père de la petite-enfant et la mère et ceux qui sont avec lui : Prendre avec lui est l’inverse de jeter dehors. « Celui qui vient à moi je ne le jetterai pas dehors » (Jn 6:37). C’est la nouvelle économie, celle de la foi, pour ceux qui sont consacrés à Dieu. C’est le jugement : « Venez, les bénis de mon Père » (Mt 25:34). C’est le cortège triomphal derrière le Sauveur : « Il l’a délivré de la main d’un plus fort ; ils viendront, criant de joie sur la hauteur de Sion, ils afflueront vers les biens du Seigneur, la vierge prendra part à la danse, et ensemble, jeunes et vieux, je changerai leur deuil en allégresse, les consolerai, les réjouirai après leurs peines » (Jr 31:11-13). Lire la suite : les pleurs de Rachel sur ses fils vont cesser (16), Dieu a entendu le gémissement d’Éphraïm qui revient à Dieu (18) ; du nouveau sur la terre : la femme recherche son mari (22), « Je me suis éveillé et je vis que mon sommeil avait été agréable » (26)… Jérémie avait tout vu.

Et ils entrent à l’intérieur là-où se trouvait la petite-enfant : Revisitons la première comparaison, royaume et maison de Satan (3:24-26) : les parages de chez Jaïre, c’est le royaume de la mort (“ta fille est morte, ne fatigue pas le maître”), dont le Seigneur chasse la crainte par la foi (“Ne crains pas, aie foi seulement”). Chez Jaïre même, c’est la maison de la mort (tumulte, pleurs et lamentations), “la synagogue de Satan” (Ap 2:9), dont le Seigneur jette dehors les captifs par l’espérance (“elle n’est pas morte, elle dort”). Et “l’intérieur, là-où se trouvait la petite-enfant” (au fort de ta maison, Ps 127:3), c’est « là-où se trouve le trône de Satan » (Ap 2:13). Là le Seigneur vient renverser le Puissant (Lc 1:52) « assis en personne dans le sanctuaire de Dieu » (2Th 2:4), et “attacher le fort” (Mc 3:27) par la force de l’amour. « J’entrerai chez lui et souperai avec lui » (Ap 3:20). Repas de noces : “Ils entrent à l’intérieur” parce que « toute la gloire de la fille du Roi est au-dedans » (Ps 44:14), et que « le Roi a désiré ta beauté » (id. 12).

41. Et ayant saisi la main de la petite-enfant : Le père avait demandé qu’il lui imposât ses mains (5:23). Mais une seule main, sa droite, suffit pour tailler en pièces l’ennemi (Ex 15:6) : « Elle m’a châtié pour m’éduquer, chante le Psalmiste, mais ne m’a pas livré à la mort, et je vivrai pour raconter ces prodiges » (Ps 117:16-18). « Ta droite me saisit : je ressuscite et encore avec toi je suis » (Ps 138:10,18). Cette droite divine saisit la main qui avait pris le fruit et en avait donné à son mari (Gn 3:6), cette main qui était celle d’une enfant que Dieu devait, comme dit saint Irénée, éduquer, et Paul précise « par le pédagogue [c’est-à-dire par la Loi] jusqu’au Christ » (cf. Ga 3:24).

Il lui dit Talithâ qoum : Pourquoi des mots araméens ? Il y eut Kéipha et bénei Rig’sha (3:16-17), voici maintenant Talitha qoum, en attendant korbân et ephphata. Sans parler d’Amen. Une étude reste à faire. Est-ce une preuve que l’Évangile fut rédigé en grec ? Le plus probable est que les versions araméenne et grecque furent concomitantes dès l’origine, comme les langues des disciples. Et Marc pourrait très bien avoir composé les deux. Il est bien en tous cas de conscientiser qu’une langue ne suffit pas, car il y a une distance entre les mots et les choses, et, comme disait, Henri Meschonnic, « la distance au message fait partie du message ».

Ce qui se traduit : En revanche c’est le seul emploi du mot “traduit”, et il me fait l’effet de cette langue nouvelle « avec l’esprit » que devront “traduire” les disciples (1Cor 14:15-16), un des cinq signes qui les accompagneront et qui sont ici peu ou prou réunis : expulser des démons, parler en langues nouvelles, soulever des serpents en main, boire un breuvage mortel sans mal et guérir des malades par imposition des mains (16:17-18).

Jeune-fille : Aujourd’hui la petite-enfant devient jeune fille, car « la foi venue, vous n’êtes plus sous un pédagogue, car vous êtes tous fils de Dieu, par la foi dans le Christ Jésus » (Ga 3:25-26). Pour la petite-enfant Synagogue, après le temps de la Loi vient le temps de la Foi en l’Annonce (Mc 1:15) que la jeune fille Église devra propager.

Je dis à toi : De cette expression récurrente le traducteur conserve l’ordre original des mots pour montrer le Créateur (je) et sa créature (à toi) liés par le Verbe (dis). Ici on voit bien cette nouvelle création recevant la vie du Christ. Après que la petite-enfant Synagogue a été « tuée par les paroles de Sa bouche » (Os 6:5), la jeune fille Église devra transmettre la parole recréatrice de Dieu.

Réveille-toi : « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et sur toi luira le Christ » (Ep 5:14). La petite-enfant Synagogue est « baptisée dans la mort du Christ pour que [la jeune fille Eglise] marche dans une nouveauté de vie » (Rm 6:4).

marcm04j22.txt · Dernière modification: 2020/12/22 23:54 de fg