Debarim

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1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

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Onzième mois (Av)

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Douzième mois (Ellul)

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2. Exégèse

3. Liturgie

marc.m04j01

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Marc, mois 4, jour 1

4:38b. Et ils le réveillent * et ils lui disent
Maître tu ne te soucies pas que nous sommes perdus

39. Et s’étant relevé il a rabroué le vent * et a dit à la mer
Tais-toi * Sois muselée
Et le vent s’est apaisé * et il est advenu un grand calme


4:38b. Et ils le réveillent : Après le sommeil image de la mort (5:39, 1Th 4:14) au dernier jour du trimestre,  le réveil image de la résurrection (Ps 3:6) au premier jour de la nouvelle lune d’été. Le Seigneur rejoue Jonas, embarqué dans la tempête, endormi au fond du bateau et réveillé par le capitaine (Jon 1:3-6, Mt 12:40), qui crie comme le Psalmiste vers Dieu : “Pourquoi dors-tu, Seigneur ?” (Ps 43:2)

Et ils lui disent Maître tu ne te soucies pas que nous sommes perdus : “Vous m’appelez maître, et vous dites bien, car je le suis” (Jn 13:13). Mais quel chemin ne reste-t-il pas à faire pour que je sois le vôtre en vérité ? L’enseignement ne suffit pas, ou plutôt les épreuves sont le meilleur enseignement (j’ai déjà cité Ac 14:22). Le cœur du néophyte montre ici que persistent sa dureté et sa non-foi : survient une épreuve, aussitôt se manifeste le vieil homme, selon qui Dieu se désintéresserait des affaires humaines. Dans le tourbillon on a vu Satan, dans les vagues on a vu les trois passions des épines, mais dans l’accusation des Douze on voit la dureté du sol pierreux. Blasphème ? Apparemment le Seigneur le considérera plutôt comme un blasphème pardonnable, comme celui des siens (3:21, 28), imputable à la faiblesse humaine.

39. Et s’étant réveillé : “Et s’est réveillé comme un endormi le Seigneur” (Ps 77:65). Il aurait de quoi fulminer l’anathème, mais lui n'a pas le cœur dur, il voit leur bonne volonté et il répond miséricordieusement à la prière en préfigurant pour ses disciples sa résurrection.

Il a rabroué le vent : C’est le vent qui agite la mer, qui n’y est pour rien. Comme le Seigneur commença sa prédication en rabrouant le souffle impur dans la synagogue (1:25), il s’adresse d'abord au vent, c'est-à-dire à l’esprit démoniaque. En frappant à la source, il stoppe leur influence démoniaque sur la nature. Quoique les eaux bien évidemment signifient aussi quelque chose, comme nous allons le voir.

Et a dit à la mer Tais-toi : Comme quoi elle a quand même son mot à dire. « C'est toi qui fais mugir leurs flots » (Ps 64:8). En tous cas, « à ta menace elles prennent la fuite » (Ps 103:7). On retrouve ici le Créateur limitant la mer par le surgissement de la terre (Gn 1:9, Ps 103:7) comme il le dit à Job (38:8-11). La genèse du monde est un combat contre la mer (Is 51:9-10, Jb 7:12). Le chaos du tohu et bohu qu’il a créé tout d’abord est en fait les eaux (Gn 1:2) dont il extraira le ciel au jour 2 et la terre au jour 3.

Sois muselée : La mer, comme l’esprit impur de la synagogue, est muselée (1:25). C’est plus que se taire, que faire silence : c’est être maîtrisé, de manière à ne plus mordre et ne plus avaler ses proies. La mer muselée ne pourra plus « béer d’une gueule démesurée pour faire descendre au shéol sa splendeur et son tumulte et sa rumeur » (Is 5:14). Il faut dire ici que la terre (Eretz), comme souvent, c’est la terre d’Israël (eretz Israël, la terre promise), et donc que la mer, par opposition, ce sont les païens (vers lesquels d’ailleurs vogue le Seigneur). Si le Seigneur, après avoir muni son peuple de sa Loi nouvelle, lui fait traverser la mer, c’est pour porter cette Loi nouvelle de l'Évangile aux païens. Ici il vient en quelque sorte d’en museler l’opposition, qui manifestait sa soumission aux démons par ce grand tourbillon. La mer agitée par le vent représente les païens jouets des démons. La prédication évangélique la muselle. Comme Jonas qui convertit les païens (cf. Jon 3:3-10, Lc 11:30). Mais pas forcément en un seul jour comme lui (cf. Jon 3:4) : on verra que les géraséniens supplieront encore le Seigneur de s'en aller après l'exorcisme de Légion.

Et le vent s’est arrêté : On l'a dit : l'important, c'est de frapper à la source de l'agitation mondaine, en chassant les démons. En stoppant l’action démoniaque le Seigneur ouvre les cœurs à l’annonce heureuse.

Et il est advenu un grand calme : Silence et immobilité. « Paix à qui est loin (le païen) et à qui est proche (le juif), dit le Seigneur, et je le guérirai (Ep 2:17). Mais les méchants sont comme la mer agitée qui ne peut se calmer, dont les eaux soulèvent boue et fange. Point de paix, dit le Seigneur, pour les méchants » (Is 57:19-21). Comme l’immersion du Christ au Jourdain inaugure l’annonce heureuse aux juifs, ainsi le baptême de l’Église dans une mer déchaînée puis calmée inaugure l’annonce aux païens, et le grand calme est celui de la paix retrouvée entre les deux frères ennemis. Et aussi la paix de la victoire sur les passions, et sur la peur. Cette traversée est bien un nouvel Exode. On peut lire Isaïe : il y a deux jours il faisait réciter 11:15-16. Mais ici c'est un exode de conquête des païens. La barque est l’arche qui se posa en Arménie (premier royaume chrétien) après que les eaux eurent désenflé (Gn 8:1). Et en ce jour, 1er tammuz (jour 1 du mois 4), Isaïe commence ses oracles sur les nations…

marc.m04j01.1608291541.txt.gz · Dernière modification: 2020/12/18 12:39 de fg