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 23. **Et les appelant-à-lui** : Au Sinaï, "Israël campa en face de la montagne, Moïse monta vers Dieu et Dieu l'appela" (Ex 19:2-3). Le Seigneur Jésus, lui, monte sur la montagne et appelle à lui les Douze (Mc 3:13). "Il appellera les hauteurs du ciel et de la terre pour juger son peuple : Rassemblez devant lui ses saints" (Ps 49:4). Mais comme c'est "pour juger son peuple" il appelle à lui aussi l'autre partie : les scribes. Et le jugement risque d'être sévère : "Au pécheur Dieu déclare : Tu t'asseyais pour médire de ton frère. Comprenez cela, vous qui oubliez Dieu, de peur qu'il ne vous ravisse, sans que personne ne puisse vous délivrer" (//Id.// 16, 20, 22). 23. **Et les appelant-à-lui** : Au Sinaï, "Israël campa en face de la montagne, Moïse monta vers Dieu et Dieu l'appela" (Ex 19:2-3). Le Seigneur Jésus, lui, monte sur la montagne et appelle à lui les Douze (Mc 3:13). "Il appellera les hauteurs du ciel et de la terre pour juger son peuple : Rassemblez devant lui ses saints" (Ps 49:4). Mais comme c'est "pour juger son peuple" il appelle à lui aussi l'autre partie : les scribes. Et le jugement risque d'être sévère : "Au pécheur Dieu déclare : Tu t'asseyais pour médire de ton frère. Comprenez cela, vous qui oubliez Dieu, de peur qu'il ne vous ravisse, sans que personne ne puisse vous délivrer" (//Id.// 16, 20, 22).
  
-**il leur disait en comparaisons** : Première mention de l'enseignement par comparaisons, ou par paraboles, terme grec faisant précéder //bole//, "jeté", du préfixe //para// "le long". On y lit deux trajectoires, disait BF, l'une visible, "jetée le long" d'une autre, invisible, la visible permettant d'accéder à l'invisible : "Il en est du règne de Dieu (invisible) comme d'un homme (visible)..." (Mc 4:26). Mais ce sens ne convient plus avec la huitième "comparaison" (Mc 7:17) : c'est qu'il faut adopter là le sens hébreu plus large de //mashal//, pluriel //mishlè(i)//, "sentence", "énigme", "exemple", "proverbe", comme 1R 5:12, ou Qo 12:9, et bien sûr comme le livre des Proverbes, en hébreu //Mishlei Shlomoh//. Un //mashal// porte toujours en lui une leçon. Or quel genre de leçon sera-ce dans le Nouveau Testament ? L'épître aux Hébreux nous l'apprend : il  cite comme parabole un rite du temple (cf. Hé 9:9) et un événement de l'histoire sainte (Hé 11:19), enseignant ainsi que, pour les Apôtres, tout l'Ancien Testament devient parabole du Nouveau (//eis to kairon enestikota//). Et finalement la création elle-même se révèle être parabole de la nouvelle. +**il leur disait en comparaisons** : Première mention de l'enseignement par comparaisons, ou par paraboles, terme grec faisant précéder //bole//, "jeté", du préfixe //para// "le long". On y lit deux trajectoires, disait BF, l'une visible, "jetée le long" d'une autre, invisible, la visible permettant d'accéder à l'invisible : "Il en est du règne de Dieu (invisible) comme d'un homme (visible)..." (Mc 4:26). Mais ce sens ne convient plus avec la huitième "comparaison" (Mc 7:17) : c'est qu'il faut adopter là le sens hébreu plus large de //mashal//, pluriel //mishlè(i)//, "sentence", "énigme", "exemple", "proverbe", comme 1R 5:12, ou Qo 12:9, et bien sûr comme le livre des Proverbes, en hébreu //Mishlei Shlomoh//. Un //mashal// porte toujours en lui une leçon. Or quel genre de leçon sera-ce dans le Nouveau Testament ? L'épître aux Hébreux nous l'apprend : il  cite comme parabole un rite du temple (cf. Hé 9:9) et un événement de l'histoire sainte (Hé 11:19), enseignant ainsi que, pour les Apôtres, tout l'Ancien Testament devient parabole du Nouveau ("pour le moment actuel", //eis ton kairon ton enestikóta//, 9:9). Et finalement la création elle-même se révèle être parabole de la nouvelle. 
-Ainsi, en ce 5 sivan où nous avons compté les sept semaines depuis la Pâque, et où nous allons demain, célébrer la Pentecôte et le don de la Loi, Marc annonce un "enseignement en comparaisons" : ce jour-là, le Christ, comme Moïse au Sinaï, va donner sa Loi à son peuple, le Décalogue de son Royaume. Déjà, le Décalogue du Sinaï (les dix paroles) reprend le "décalogue" par lequel Dieu créa le monde : en effet, dix fois, "Dieu dit" (Gn 1). Dans le "//tohu va bohu//" qu'il a créé, il met de l'ordre et de la vie comme le potier avec ses dix doigts. Ces dix paroles qui modèlent le cosmos sont prises comme //mashal// des dix paroles qui modèlent le peuple. Et de même, les dix paroles du Sinaï seront prises par Marc comme le //mashal// du Nouveau Testament. Série de "dix paroles", expressément nommées "comparaisons", qui révèlent le royaume même de Dieu : d'abord deux (3:24-27), puis cinq (4:2-9, 21-32), puis trois dispersées (7:14-17, 12:1-9, 13:28). D'autres paroles du Seigneur en Marc sont visiblement des comparaisons (Mc 2:21-22), comme le relève Luc (Lc 5:36-38), mais Marc a une intention, liée au calendrier, à Pentecôte, au don de la Loi, au Décalogue. Par la création, les hommes doivent hériter de la terre, par Moïse le peuple élu doit hériter de la terre promise, et par le Christ le nouveau peuple élu doit hériter du royaume de Dieu. On verra Matthieu, à Pentecôte, inaugurer son grand enseignement sur la montagne (ch. 5-7) avec les huit Béatitudes, équivalent du Décalogue. +Ainsi, en ce 5 sivan où nous avons compté les sept semaines depuis la Pâque, et où nous allons demain, célébrer la Pentecôte et le don de la Loi, Marc annonce un "enseignement en comparaisons" : ce jour-là, le Christ, comme Moïse au Sinaï, va donner sa Loi à son peuple, le Décalogue de son Royaume. Déjà, le Décalogue du Sinaï (les dix paroles) reprend le "décalogue" par lequel Dieu créa le monde : en effet, dix fois, "Dieu dit" (Gn 1). Dans le "//tohu va bohu//" qu'il a créé, il met de l'ordre et de la viecomme le potier avec ses dix doigts. Ces dix paroles qui modèlent le cosmos sont prises comme //mashal// des dix paroles qui modèlent le peuple. Et de même, les dix paroles du Sinaï seront prises par Marc comme le //mashal// du Nouveau Testament. Série de "dix paroles", expressément nommées "comparaisons", qui révèlent le royaume de Dieu : d'abord deux (3:24-27), puis cinq (4:2-9, 21-32), puis trois dispersées (7:14-17, 12:1-9, 13:28). D'autres paroles du Seigneur en Marc sont visiblement des comparaisons (Mc 2:21-22), comme le relève Luc (Lc 5:36-38), mais Marc a une intention, liée au calendrier, à Pentecôte, au don de la Loi, au Décalogue : par la création, les hommes doivent hériter de la terre, par Moïse le peuple élu doit hériter de la terre promise, et par le Christ le nouveau peuple élu doit hériter du royaume de Dieu. Matthieu fait différemmentmais en commençant à Pentecôte son grand enseignement sur la montagne (ch. 5-7) avec les huit Béatitudes, il fait évidemment référence aussi au don de la Loi et au Décalogue. 
  
-**Comment peut-il Sâtan * jeter-dehors Sâtan** : Les dix paroles du Christ commencent par l'expulsion de Satan, celles du Sinaï par la sortie d'Égypte, celles de la création par la division des eaux, et à chaque fois, le Seigneur sort vainqueur. Voyons cela : Quand Dieu crée cieux et terre, ceux-ci restent cachés dans les ténèbres, sous l'abîme des eaux, et sa première Parole va faire advenir la lumière (Gn 1:1-3). Ainsi la création est un combat du Verbe contre la puissance infernale des ténèbres : "Ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots", dira-t-il à l'abîme des eaux (Jb 38:11). "C'est toi qui maîtrises la puissance de la mer ; quand se soulèvent ses déferlantes, c'est toi qui les fais cesser, c'est toi qui écrasas comme un cadavre Rahab" (Ps 88:10-11). "N'est-ce pas toi qui as pourfendu Rahab, transpercé le Dragon ? N'est-ce pas toi qui as asséché la mer, les eaux de l'abîme immense ?" (Is 51:9-10). On voit déjà une lecture spirituelle de la création, peuplée dans ses abîmes par des esprits ténébreux opposés à Dieu. Et Rahab est facilement assimilée à l'Égypte. Or le verset suivant d'Isaïe montre que la traversée de la mer Rouge comme le retour d'exil reprennent ce scénario (//id. 10//). Or la première des dix paroles du Sinaï commence par "C'est moi le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte", et s'achève par "Tu n'auras pas d'autre dieu face de moi" (Ex 20:2-3, Dt 5:6-7). Ainsi la création écrase Rahab, la sortie d'Égypte noie Pharaon, et la première comparaison jette dehors Satan. +**Comment peut-il Sâtan * jeter-dehors Sâtan** : Les dix paroles du Christ commencent par l'expulsion de Satan, celles du Sinaï par la sortie d'Égypte, celles de la création par la division des eaux. Voyons cela : Quand Dieu crée cieux et terre, ceux-ci restent cachés dans les ténèbres, sous l'abîme des eaux, et sa première Parole va faire advenir la lumière (Gn 1:1-3). Ainsi la création est un combat du Verbe contre la puissance infernale des ténèbres : "Ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots", dira-t-il à l'abîme des eaux (Jb 38:11). "C'est toi qui maîtrises la puissance de la mer ; quand se soulèvent ses déferlantes, c'est toi qui les fais cesser, c'est toi qui écrasas comme un cadavre Rahab" (Ps 88:10-11). "N'est-ce pas toi qui as pourfendu Rahab, transpercé le Dragon ? N'est-ce pas toi qui as asséché la mer, les eaux de l'abîme immense ?" (Is 51:9-10). On voit déjà une lecture spirituelle de la création, peuplée dans ses abîmes par des esprits ténébreux opposés à Dieu. Et Rahab est facilement assimilée à l'Égypte. Or le verset suivant d'Isaïe montre que la traversée de la mer Rouge comme le retour d'exil reprennent ce scénario (//id. 10//). Or la première des dix paroles du Sinaï commence par "C'est moi le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait sortir de la terre d'Égypte", et s'achève par "Tu n'auras pas d'autre dieu face de moi" (Ex 20:2-3, Dt 5:6-7). Ainsi la création écrase Rahab, la sortie d'Égypte noie Pharaon, et la première comparaison jette dehors Satan. 
  
  
  
marcm03j05.1607933552.txt.gz · Dernière modification: 2020/12/14 09:12 de fg