Debarim

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1. Marc au fil du calendrier biblique

Troisième mois (Sivan)

Jours : 123456789101112131415161718192021222324252627282930

Quatrième mois (Tammuz)

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Onzième mois (Av)

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Douzième mois (Ellul)

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2. Exégèse

3. Liturgie

marcm04j23

Marc, mois 4, jour 23

5:42. Et aussitôt la jeune fille s’est relevée * et elle marchait
c’est qu’elle avait douze ans
Et aussitôt ils ont été hors d’eux-mêmes * dans une grande terreur

43. Et il les a avertis avec insistance que personne ne sache cela * et il dit de lui donner à manger

5:42. Et aussitôt: Le aussitôt, chez Marc, c’est « Il a dit, et c'est advenu » (Ps 32:9). C'est l’Esprit qui planait (Gn 1:2) et qui descend en Christ (Mc 1:10) pour « donner la vie à vos corps mortels »  (Rm 8:10-11).

La jeune-fille s’est relevée : Il a dit “Jeune fille”, et donc elle a été faite jeune fille aussitôt. “Jeune fille” veut dire pubère, donc nubile, capable d’enfanter donc de se marier. Saisir la main a d’ailleurs une dimension nuptiale (« demander sa main »). « Il voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante » (Ep 5:27). Bien sûr, c’est d’abord une dimension de relèvement : quand il saisira ma main, « De terre je surgirai et dans ma chair je verrai Dieu mon rédempteur » (Jb 19:25). Comme au dernier jour, « en un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale, les morts ressusciteront » (1Cor 15:52). Mais c’est aussi une dimension nuptiale. C’est ce psaume où « le plus beau des enfants des hommes », « le Puissant », « marche en vainqueur et règne ». Il règne sur la mort, « puisque son trône est éternel », et ensuite, embaumé d’Esprit Saint, il épouse la Reine (Ps 44). Cette jeune fille relevée, c’est le peuple qu’il a ressuscité des morts, dont la Synagogue est appelée à faire partie.

Et elle marchait : Après la mort et le relèvement qui sont son baptême en Christ, la marche exprime sa vie dans l’Esprit, sa confirmation par la chrismation de l’Esprit, la persévérance dans la sequella Christi, la suite du Christ.

C’est qu’elle avait douze ans : C’est l’âge de la puberté, l’âge minimum du mariage. Ce qui me frappe, c’est le “car”, qui voudrait dire qu’elle est l’épouse du Christ, étant passée par le bain rituel (mikvé) de sa nouvelle naissance (Ep 5:25-27) et marchant dans l’Esprit à la suite du Christ. La vie dans l’esprit a succédé pour elle à la vie d’enfance selon la lettre. Son sang avait commencé à couler dans ses veines il y a douze ans lorsque le sang a commencé à s’écouler hors de l’autre femme (Mc 5:25). Comme Dieu a élu son peuple quand l’iniquité des Amorites a été à son comble (Gn 15:16). Et il a cessé de couler dans la petite-enfant à l’instant où dans la femme impure “s’est desséchée la source de sang” (v. 29), c’est-à-dire qu'à l’instant où les nations ont accédé à Dieu par la foi, la Synagogue s’est fermée au Christ. Mais il dit au père Jaïre l’illuminé “Ne crains pas, aie foi seulement”, car il s’en va avec lui pour guérir sa fille, même si les nations, purifiées, doivent lui passer devant pour accomplir la justice de Dieu. Son sang qui recommence à couler lui permet d’avoir ce qu’ont les femmes, donc d’être au temps venu l’épouse du Christ. Elle a perdu sa septième place de “fiancée du shabbat” au profit des nations, mais sa mise à l’écart n’est que temporaire, et son admission sera au huitième jour une résurrection d’entre les morts (Rm 11:15), prophétisée par la fille de Jaïre.

Et aussitôt ils ont été hors d’eux-mêmes (exestisan) dans une grande terreur (exstasei) : La confrontation avec le huitième jour de la résurrection, jour du monde à venir, met forcément l’homme hors de lui-même (cf. 16:8), puisqu’il fait partie du monde présent. C’est en quelque sorte leur participation au “aussitôt elle s’est relevée”. Terreur (ekstasis) n’est pas la meilleure traduction, car le mot reprend exestisan (ont été hors d’eux-mêmes) pour un redoublement sémitique. On pourrait traduire « Ils se sont extasiés d’une grande extase ».

43. Et il les a avertis avec insistance que personne ne sache cela : Il avait dit qu’elle dormait, certes pour relativiser la mort, mais aussi par humilité, pour éviter un coup d’éclat trop voyant qui n’aurait fait que desservir son action. Il continue dans ce sens. Mais le but est aussi de donner aux trois témoins un germe qui doit grandir en eux dans le secret avant de prétendre donner du fruit. Les trois disciples n’ont pas reçu un enseignement différent des autres, mais ils ont le privilège d'avoir vu au-delà de la mort le Royaume, et ce afin de soutenir la foi des autres. Quant aux parents, tels Abraham et Sara (cf. Is 51:1-8), ils ont mission semble-t-il de tenir au milieu de leur peuple incrédule la vraie foi, celle d’Abraham qui vit son jour (Jn 8:56), foi qu’un jour tous leurs compatriotes partageront. Même s'il lui faut attendre cent ans comme Abraham (Gn 21:5). Mais le long psaume 118, à son verset 100 (du Ps 118), dit qu’ils auront plus d’intelligence que les vieillards. Car, comme le dit l’adage rabbinique, « point n’est comparable celui qui répète sa leçon pour la 100ème et la 101ème fois ».

Et il dit de lui donner à manger : C’est dans ce secret du Royaume que consiste la nourriture : « Il a nourri les siens de la fleur du froment et du miel du rocher les a rassasiés » (Ps 80:17). Eux qui ont expérimenté la résurrection par le baptême, ils doivent « marcher dans une nouveauté de vie » (Rm 6:4) par la chrismation, et se nourrir de ces arrhes de la vie éternelle que constitue le pain partagé en mémoire de lui (1Cor 11:25). Cette nourriture qu’il a ordonné de prendre, c’est le repas de noces de l’Église-Épouse avec l’Agneau, c’est un nouveau sédère pascal, une manducation du récit, un repas de sagesse, une eucharistie et une communion qui constituera ses commensaux en partie prenante de la résurrection, nouvelle sortie d’Égypte et anticipation du Royaume qui entretiendra en eux la force de continuer la marche jusqu’au terme. La sixième guérison (Légion), appuyait sur le baptême, la septième sur la chrismation et la huitième termine sur l’eucharistie. Les trois sacrements d'initiation sont les trois œuvres de puissance accomplies sur la rive fertile de l'Église après la liturgie de la Parole des sept comparaisons sur la rive stérile. Mais aussi, si on les regarde à la suite des cinq premières guérisons, ainsi que l’a fait BF, ces trois dernières guérisons ouvrent l’entrée dans la triple voie spirituelle que symbolise les trois niveaux du Temple : purification, illumination et union. Ces trois guérisons ouvrent l’entrée au temple par une triple purification, celle des principales passions humaines : le Seigneur vainc la volonté propre avec l’homme, la confiance aux biens avec la femme et l’attachement affectif avec l’enfant, trois passions qui n’ont pu sauver. Seule la foi au Christ pouvait purifier et guérir. Il reste maintenant à s’habituer à cette vie nouvelle, par une illumination que traiteront les guérisons de l’étape suivante (6:7-8:26). Mais il faut auparavant clore l’étape II avec le retour parmi les aveugles qui sont les siens.

marcm04j23.txt · Dernière modification: 2020/12/23 00:07 de fg