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 **Depuis douze ans** : Être exclu douze ans est terrible : on voit les limites des lois : ne pouvant tout prévoir, elles prêtent le flan à des interprétations abusives et aliénantes, comme ici où la loi réduit cette pauvre femme au statut de païenne. Mais il faut en voir aussi le sens : la vie coule hors de l’homme depuis sa chute, au lieu d'être versée sur l’autel du sacrifice en expiation de sa vie, et ainsi c’est à tous les impurs que la Loi interdit l’accès à Dieu : « Vous avertirez les israélites afin qu’à cause de leurs impuretés ils ne meurent pas en souillant ma Demeure qui se trouve au milieu d’eux » (Lv 15:31). Or « tout homme est menteur » (Ps 115:2) ; « Corrompus, abominables en toute leur conduite, il n’est aucun qui agisse avec bonté, pas même seul » (Ps 13:1). « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3:23). Les juifs ont la loi et le culte et croient donc être sauvés par le sang d'animaux (cf. Hé 10:4), mais cette femme qui en est exclue se retrouve à l'égal des païens. Depuis douze ans. Or douze ans, c’est le temps pour l’enfant de devenir pubère, donc adulte. Il est sous le pédagogue de la Loi (Ga 3:24), sous le régime des tuteurs et des intendants (Ga 4:1-3), jusqu’au passage à l’âge adulte, comme dans la guérison suivante, qui fera passer la fille du chef de synagogue de l’état de petite-enfant à l’état de jeune-fille. La femme symbolisant les païens reste donc exclue jusqu'au passage à l'âge adulte de la fillette. Jusqu'au Christ. **Depuis douze ans** : Être exclu douze ans est terrible : on voit les limites des lois : ne pouvant tout prévoir, elles prêtent le flan à des interprétations abusives et aliénantes, comme ici où la loi réduit cette pauvre femme au statut de païenne. Mais il faut en voir aussi le sens : la vie coule hors de l’homme depuis sa chute, au lieu d'être versée sur l’autel du sacrifice en expiation de sa vie, et ainsi c’est à tous les impurs que la Loi interdit l’accès à Dieu : « Vous avertirez les israélites afin qu’à cause de leurs impuretés ils ne meurent pas en souillant ma Demeure qui se trouve au milieu d’eux » (Lv 15:31). Or « tout homme est menteur » (Ps 115:2) ; « Corrompus, abominables en toute leur conduite, il n’est aucun qui agisse avec bonté, pas même seul » (Ps 13:1). « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3:23). Les juifs ont la loi et le culte et croient donc être sauvés par le sang d'animaux (cf. Hé 10:4), mais cette femme qui en est exclue se retrouve à l'égal des païens. Depuis douze ans. Or douze ans, c’est le temps pour l’enfant de devenir pubère, donc adulte. Il est sous le pédagogue de la Loi (Ga 3:24), sous le régime des tuteurs et des intendants (Ga 4:1-3), jusqu’au passage à l’âge adulte, comme dans la guérison suivante, qui fera passer la fille du chef de synagogue de l’état de petite-enfant à l’état de jeune-fille. La femme symbolisant les païens reste donc exclue jusqu'au passage à l'âge adulte de la fillette. Jusqu'au Christ.
  
-26. **Et avait beaucoup souffert de beaucoup de médecins** : Il faut lire ici plus que la satire des Diafoirus de l’époque : en attendant sa renaissance, l’humanité souffre des conséquences du péché, et les thérapies humaines n’ont pu qu’aggraver ses maux et souffrances. Vient enfin le Christ, vrai médecin (Mc 2:17), disant : « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands » (Jn 10:8), ceux du moins qui prétendent rendre à l’homme la vie éternelle perdue. "Beaucoup de médecins", cela signifie comme les pasteurs de Gérasa, l’abondance inefficace, voire dangereuse, des solutions humaines face à l’impureté fondamentale de l’homme, cause de sa mort et de ses maux. Du reste, le médecin ne peut que soigner, c’est Dieu qui guérit, et un bon médecin demandera toujours le secours divin. On notera que les médecins étaient le plus souvent païens, car un juif ne peut rester pur au contact du sang. On voit dans l'Écriture le malade consulter les prophètes (2R 5:3 ; 8:8 ; 20…), quoique le Christ ait reconnu qu’ils étaient sans honneur dans leur patrie (Mc 6:4)...+26. **Et avait beaucoup souffert de beaucoup de médecins** : Il faut lire ici plus que la satire des Diafoirus de l’époque : en attendant sa renaissance, l’humanité souffre des conséquences du péché, et les thérapies humaines n’ont fait qu’aggraver ses maux et souffrances. Vient enfin le Christ, vrai médecin (Mc 2:17), disant : « Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands » (Jn 10:8), ceux du moins qui prétendent rendre à l’homme la vie éternelle perdue. "Beaucoup de médecins", cela signifie comme les pasteurs de Gérasa, l’abondance inefficace, voire dangereuse, des solutions humaines face à l’impureté fondamentale de l’homme, cause de sa mort et de ses maux. Du reste, le médecin ne peut que soigner, c’est Dieu qui guérit, et un bon médecin demandera toujours le secours divin. On notera que les médecins étaient le plus souvent païens, car un juif ne peut rester pur au contact du sang. On voit dans l'Écriture le malade consulter les prophètes (2R 5:3 ; 8:8 ; 20…), quoique le Christ ait reconnu qu’ils étaient sans honneur dans leur patrie (Mc 6:4)...
  
 **Et avait dépensé tout ce qu’elle avait chez elle et n’en avait retiré aucun profit** : La femme quant à elle a essayé toutes les thérapies, tous les médecins, mettant sa foi en eux au point de se ruiner. Mais la blessure est trop profonde : le sang, c’est la vie, et sa vie s’écoule. Or "Que donnerait un homme en échange de sa vie ?" (Mc 9:37) « Malheur à qui met sa foi en l’homme » (Jr 17:5). L’homme de Gérasa nous montrait les ravages de la volonté propre, la femme quant à elle montre ceux de l’attachement aux biens. Non l’avarice, mais la confiance dans l’argent. Or sa blessure est une besace percée, que nul ne peut combler. En cette femme pleurent tous ceux qui marchent vers la tombe, comme l’Ecclésiaste écrivant son dernier chapitre (Qo 12). Mais son manque est trop profond pour que l’argent le comble : son désir est infini, sa vraie nature est désir de renaissance. « Cherchez d’abord le Royaume et ces choses vous seront ajoutées » (Mt 6:33). Mais l’//Homo capax Dei// s’est éparpillé dans la multiplicité. « Tu te soucies et t’agites pour bien des choses ("beaucoup de médecins"), une seule est nécessaire » (Lc 10:41-42). Seule l’union à l'unique Dieu peut unifier. « Béni soit l’homme qui se confie dans le Seigneur, dont le Seigneur est la foi » (Jr 17:7). **Et avait dépensé tout ce qu’elle avait chez elle et n’en avait retiré aucun profit** : La femme quant à elle a essayé toutes les thérapies, tous les médecins, mettant sa foi en eux au point de se ruiner. Mais la blessure est trop profonde : le sang, c’est la vie, et sa vie s’écoule. Or "Que donnerait un homme en échange de sa vie ?" (Mc 9:37) « Malheur à qui met sa foi en l’homme » (Jr 17:5). L’homme de Gérasa nous montrait les ravages de la volonté propre, la femme quant à elle montre ceux de l’attachement aux biens. Non l’avarice, mais la confiance dans l’argent. Or sa blessure est une besace percée, que nul ne peut combler. En cette femme pleurent tous ceux qui marchent vers la tombe, comme l’Ecclésiaste écrivant son dernier chapitre (Qo 12). Mais son manque est trop profond pour que l’argent le comble : son désir est infini, sa vraie nature est désir de renaissance. « Cherchez d’abord le Royaume et ces choses vous seront ajoutées » (Mt 6:33). Mais l’//Homo capax Dei// s’est éparpillé dans la multiplicité. « Tu te soucies et t’agites pour bien des choses ("beaucoup de médecins"), une seule est nécessaire » (Lc 10:41-42). Seule l’union à l'unique Dieu peut unifier. « Béni soit l’homme qui se confie dans le Seigneur, dont le Seigneur est la foi » (Jr 17:7).
marcm04j16.1608675441.txt.gz · Dernière modification: 2020/12/22 23:17 de fg