Cinq trimestres-étapes de récitation (444 jours), du jour 1 du mois 1 de la 1ère année au jour 30 du mois 3 de la 2ème. Chaque mi-étape est rythmée par le refrain sur le thème “vous avez des yeux et ne regardez pas, des oreilles et n'écoutez pas”. Environ 3 versets par jour, comme la haftara, dont on lisait 3 versets en hébreu, alternés de la traduction (targum) en araméen. Pour la parasha (extrait de la Torah) on traduisait tous les 2 versets. Le premier chapitre utilise d'ailleurs la technique du mot-agraphe, pour donner le rythme : l'un des derniers mots de la “bouchée” quotidienne se retrouve dans l'un des premiers mots de la “bouchée suivante.
On peut aussi diviser Isaïe en 40 jours de préparation (chapitres 1-5), 4 jours de vision (chapitre 6) et 400 jours de conséquences.
1ère étape : celle que les exégètes appellent le livre de l'Emmanuel (1-12). Noter la Vierge qui enfante au jour 7×7=49 (Is 7:14). Et le jour 50, on dit “ce jour-là”.
2ème étape : oracles sur les nations (13-27) - noter la dernière bouchée sur le rassemblement des exilés à Jérusalem pour le chofar de Rosh hachana.
3ème étape : 28-39 (sur Israël et Juda). Relire les fêtes d'automne à la lumière d'Isaïe est indispensable. Après Rosh hachana (“ce jour-là”) et ses allusions aux pluies d'automne, viennent les jours graves, en phase avec les relectures de Mc 8:27 sq (l'annonce de la Passion mal reçue).
Is 29:1. Yom Kippour : “Année après année, que les fêtes accomplissent leur cycle”. Et dans les 4 évangiles l'application à la Transfiguration (Is 29:4-7). L'allusion au jeûne de Kippour aussi (29:8), et à Pierre qui ne savait ce qu'il disait (9-12), etc.
Soukkôt (30) est relu “à l'envers” : ils vont au désert, mais c'est pour retourner en Egypte, “se mettre à son ombre”. Avec S. Marc, c'est l'enfant épileptique (le souffle sans parole) qui tombe dans le feu et l'eau, le même jour que l’expression se retrouve en Is. 30:14.
4ème étape : 40-50 (le deutéro-Isaïe). “Consolez mon peuple”. La consolation commence quand les jours rallongent. Je passe sur toute ces luttes, au moment où l'hiver est le plus dur, et en symphonie avec l'étape de la crucifixion dans les Evangiles.
5ème étape : 51-66. Quand on imagine que 51:9-11 se récite en même temps que Mc 16:1+… Les “Réveille-toi” manifestent l'omniprésence du thème de la résurrection, puis, pour la Pâque, on évoquera le serviteur souffrant devenu agneau pascal. Le 15 nisan commence Is 54, que relira S. Jean en l'appliquant à Madeleine au tombeau.
Il faut lire la relecture de la fête des Azymes (la 1ère année : le Seigneur ôte de Jérusalem toute réserve de pain (Is. 3:1). La 2ème année : Mangez ce qui est bon (Is 55). Le 3ème Isaïe, commence vers la fin des Azymes.
Le jour 40, c'est Is. 60:19-22. La prophétie de l'Ascension m'a tjs impressionné. “Ton peuple deviendra plantation” s'oppose au petit reste de l'année précédente. Et puis pourquoi y a toujours des arbres sur les icônes ? Et puis ça se termine sur le thème de l'accélération du temps (les 10 jrs avant Shavouot). Dès le lendemain (Is 61) “L'Esprit du Sgr”. Shavouot est signalé par les mots “jour” (de vengeance) et “année” (de rétribution) - Is. 63:4.
Dès le lendemain de l'Omer (cinquantaine pascale), “méditation sur l'histoire d'Israël”, sous-titre la BJ. Mais surtout 3 mentions du mot Esprit (2x Esprit Saint, 1x Esprit du Seigneur). On termine le mois avec la deuxième relecture du solstice d'été : Il faut savoir qu'il tombe le jour 4 du mois 4. 1ère année : Is 13:6 (la veille) “Il est proche, le jour du Seigneur”. 13:9 (le jour même) : “Voici venir le jour du Seigneur”. Remarquer les notations sur le soleil. L'année suivante, c'est le feu. Avec enfin un culte qui plaît au Seigneur (en contraste avec la première année : il faut souligner l'unité des trois Isaïe, construits autour du calendrier, pour asseoir la liturgie du peuple de Dieu).
Noter pour finir à la fin (au solstice) la mention des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. Le premier jour de la récitation, c'étaient les cieux et la terre actuels - avec le sh'ma - , mais ils sont nouveaux au premier jour de la deuxième (Is. 50:6) - toujours avec le sh'ma -, avec (la veille) la mention d'Abraham et de Sarah (seule d'Isaïe), et celle du rocher et de la fosse, appliqués par les Evangélistes au tombeau du Christ, d'où vient la création nouvelle.