14:22. Et comme ils mangeaient Mystère du repas, de l'échange
Ayant pris un pain, ayant béni, il l'a rompu et le leur a donné : Mystère du 5. les 4 verbes s'expliquent par le 5ème :
Et a dit : ceci est mon corps Parole sacramentelle, comme “le bain d'eau qu'une parole accompagne” (Ep 5). Il explique qu'il a pris… un corps (de la Vierge), l'a béni (“qui d'entre vous me convaincra de péché ?”, Jn 8:44), l'a rompu - ou partagé - (croix-résurrection-don de l'Esprit) et le leur a donné (“Vous avez revêtu le Christ”, vous êtes mon Corps). On peut aussi compter tous les verbes et contempler le repas : de “Ils mangeaient” à “Prenez”, accomplissement du repas vétérotestamentaire au repas mystique, du 1 au 7 par les 5 actions du XC, et entrée dans le 8 de la nouvelle création (“ceci est”), l'être du Corps du XC (“partipants de la divine nature”). Le “ceci” qui était le pain est maintenant les 12, l'Église.
Jamais plus : “Le monde ancien s'en est allé” (Ap 21:4), “le XC est passé tout entier ds les mystères” (S. Ambroise).
Je ne boirai du fruit de la vigne : Qui n'est que “du vin mêlé de myrrhe” (Mc 15:23). Alors que “Tu as mis ds mon cœur plus de joie qu'au jour où leur froment, leur vin nouveau débordent” (Ps 4). “Au moment de ”passer de ce monde au Père” (Jn 13), Jésus déborde de joie” (Dom Augustin Guillerand). Joie de la moisson et de la vendange, joie qu'il vient de partager en donnant le vin nouveau du Royaume de Dieu, son propre Sang.
Jusqu'à ce jour-là : C'est le jour de la nouvelle création, cachée dans l'eucharistie, glorieuse dans la résurrection, où l'humanité transfigurée s'unit à la Divinité.
Où je le boirai nouveau : Le XC ressuscité est l'outre neuve du vin nouveau (Mc 2:22).
Dans le royaume de Dieu : le sang du XC est “le fleuve de vie qui jaillit du trône de Dieu et de l'Agneau” (Ap 22:1). “Que l'homme de désir s'approche et reçoive” ! (Ap 22:27).
Sur le 2ème verset d'hier : On était jeudi soir 14 nisan, “au 1er jr des Azymes, qd on immole la Pâque”, et c'est ce qu'Il a fait, “entre les deux soirs” (Ex 12 :6) en partageant (rompant) son Corps, livré aux prêtres par Juda. Mais qd ils ont chanté le grand hallèl, c'est déjà vendredi 15, nuit pascale pleine de lumière, transfigurée par l'espérance du palmiste, qui ouvre l'avenir : “Ouvrez-moi les portes !” (Ps 117:19) Et voici qu'ils “sortent” de la maison de l'Agneau (Ex 12:3) vers la montagne de l'onction (oliviers), nouveau Sinaï où le nouvel Israël doit rendre un culte à Dieu (Ex 3:12). Ils emmènent avec eux le pain non encore levé (Ex 12 :39), le sachet de nard entre les seins (Ct 1:12-13), le berger du troupeau.
14:27 : Le berger parle pour résumer le hallèl : “il m'a châtié, le Sgr, mais à la mort ne m'a pas livré” (Ps 117:18). Oui, après la chute le relèvement. “D a enfermé ts les h ds la désobéissance pr leur faire à tous miséricorde” (Rm 11:32). En prenant le châtiment sur lui. La dispersion du peuple, grand thème.
14:28 : Or c'est à Jérusalem que “Dieu rassemble les dispersés d'Israël” (Ps 146:2). Mais ici les 12 doivent aller en “Galil” dont le nom veut dire gond (1R 6:34). Car la porte du temple s'ouvre pour cette route des nations où le Sgr a commencé, et d'où les disciples seront envoyés à sa suite comme pêcheurs d'hommes : 153 poissons attendent d'être à l'image du 154ème déjà cuit sur le rivage (Jn 21:9-11).
14:29 : Pierre le roc ne veut pas tomber. L'homme qui a foi est solide, et Pierre d'ailleurs se relèvera. Mais pour l'heure (l'Heure !) il n'a pas demandé le secours de la grâce. Jean (=la grâce) courra plus vite au tombeau contempler la résurrection. Quel est ce mystère ? Jean, jusqu'à la croix, éclairé par la grâce, a laissé se perpétrer l'injustice, mais n'est pas tombé, alors que Pierre, qui voulut combattre l'injustice, est tombé. La tactique de la Croix, c'est le judo spirituel : faire 2000 pas avec celui qui t'en demande 1000, tendre l'autre joue, donner ta tunique à qui réclame ton manteau. Comme le jeune homme nu. “Qui perd sa vie à cause de moi la sauvera”. C'est ainsi que l'ennemi tombe dans la fosse qu'il a faite (Ps 7:16).
14:30 : 2ème “amen je dis”. l'Heure est aux paroles définitives. Au jugement. Les jeux sont faits, “Afin que nulle chair ne se puisse glorifier devant Dieu” (1Cor 1:29). A commencer par “toi”, qui as dit “Toi, tu es le XC”, avant de rabrouer le XC, puis de se faire rabrouer par lui, et d'entendre “Si qqun veut venir derrière moi qu'il prenne sa croix”… “et me suive”: càd qu'il y a du chemin (de croix) après l'acte de foi : cette deuxième partie de l'Évangile où qui veut être 1er doit se faire serviteur de tous (Mc 9:35).
« Aujourd'hui cette nuit“ pascale, a lieu le renversement. Le fils de Pharaon qui devait se tenir sur son trône meurt, mais aussi le 1er né du bétail. Le Fils, prenant la place du fils de Pharaon, va mourir; le 1er du troupeau, Pierre, va renier; le troupeau des 12 va être dispersé. “L'expérience de la mort atteignit aussi les justes, mais la colère ne dura pas longtemps, car un homme irréprochable se hâta de les défendre” (Sg 18:20-21). “Devant cela l'Exterminateur recula, car il eut peur; la seule expérience de la Colère suffisait” (id. 25).
« Avant que coq ne chante deux foi”, la lumière réveillera le dormeur à qui l'on avait dit de veiller, et le repentir éveillera le pécheur.
« Trois fois tu m'auras renié“ : 1° je renie, 2° persiste, 3° signe. Cf. la triple destruction qu'a vécue Elie : 1, ouragan, 2, séisme, 3, feu : “Alors Élie se voila le visage avec son manteau” (1R 19:11-13); et ici Pierre se couvrira… Cf. Is 2:9-11.
14:31. “Lui parlait avec véhémence même si je devais mourir avec toi jamais je ne te renierai Or tous aussi disaient de même” : Pierre ne comprend pas l'insistance de son Seigneur. Elle déchaîne sa véhémence. Mais en fait, plus il se révolte, plus il creuse sa fosse. Déjà sa 1ère rodomontade a fait tomber le couperet du Sgr, et maintenant il va chercher tous les moyens d'être le meilleur défenseur de son maître, d'œuvrer pour lui au lieu d'œuvrer en Lui. Ça donnera 1 le sommeil pdt la prière, 2 le coup d'épée dans l'eau (reille) au moment de l'action, 3 La déroute du reniement.
14:32. S'il y a un mont des oliviers, il y a un pressoir à huile. Au centre : les oliviers sont là pour que leur fruit y passe. Au Ps 51, on voit Judas jeté dans la nuit (cf. Jn 13:30) et “le juste comme l'olivier chargé de fruits ds la maison de Dieu”. Ici le fruit arrive au pressoir pour l'extraction de son huile. “Faudra-t-il que je renonce à ma douceur et à mon excellent fruit pour aller me balancer au-dessus des arbres ?” (Jg 9:11) Le Oint conciliera les deux…
Et pourquoi fait-il venir ses disciples pour dire à huit d'entre eux “attendez-moi ici” ? Et pourquoi “prend-il avec lui Pierre, Jacques et Jean” ? Devant sa garde rapprochée qui a vu la résurrection de la fille de Jaïre, la Transfiguration et la Nuée, il ose montrer trouble et angoisse, et le leur dit : c'est un cadeau pas donné à tout le monde… La défection de Judas sûrement l'attriste spécialement (Ps 54:5-15), et à travers lui le refus des hommes, qui va par la trahison de Judas se déchaîner jusqu'à l'hallali. “Jusqu'à la mort”. “Aux reproches s'attendait mon cœur, et aux outrages, et j'espérais qqun qui fût compatissant” (Ps 68:21). Aux trois qui connaissent les sentiments de son cœur est confiée la mission de veiller : “Vous ne savez pas quand viendra le seigneur de la maison”. Et ce Sgr les quitte pour prier seul en leur disant de “rester ici”. En attendant sa venue… 3ème niveau de la montagne des oliviers, le Oint lui-même va se séparer d'eux pour la grande prière. Il est comme ds le temple le Débir (Saint des saints), séparé du Hékal (Saint) par un voile, unique Sauveur et Grand-Prêtre qui va sur nous répandre l'huile de sa tête (1) sur sa barbe (2) jusqu'à son vêtement (3) et ns faire habiter ts ensemble ds son temple, bénédiction et vie pour les siècles (Ps 132).
14:35. “Et venant un peu en avant” : Tel le “1er né d'une multitude de frères” (Rm 8:29), celui qui est la Tête du Corps est déjà ds le Sanctuaire (Hé 6:20).
« Il tombait sur la terre” : Il entre ds le Sanctuaire non en s'exaltant, mais en s'humiliant, comme le publicain (Lc 18:14), par la kénose de l'Incarnation (Ph 2:7-8).
“Et il priait” : le Grand-Prêtre introduit les initiés à la relation du Fils au Père, cf. Hé 5:7-10. “Pour que si c'était possible l'Heure passe loin de lui” : Marc nous a appris que l'Heure est tardive (6:35), que nul que le Père ne la connaît (13:32), mais que l'Esprit y parlera en ceux qui sont livrés (13:11). Or “l'Heure est venue” (14:41), le XC le pressent, et ne demande pas qu'elle soit retardée, comme pour son ancêtre Ezéchias (Is 38:8) ou son éponyme Josué 10:13), mais qu'elle passe loin de lui. Par humilité (Ps 130). Il ne peut protester de son incapacité, comme Moïse (Ex 3 :11), de son péché, comme Isaïe (6:5), ou de sa jeunesse, comme Jérémie (1:6), car il est le seul sans péché (Jn 8:46), alors il réclame que la gloire de ce combat passe loin de lui : “Il n'a pas regardé comme une proie d'être l'égal de Dieu” (Ph 2:6). “Non pas à nous, mais à ton Nom donne la gloire” (Ps 113:9). “Que se sanctifie ton Nom” (Mt 6:9).
14:36. “Et il disait Abba, Père” : Que dit Marc du Père ?Le Fils viendra dans la gloire du Père (8:38), qui remettra les chutes à qui les remet, mais lui seul en connaît l'Heure (13:33). Et la 1ère x qu'on emploie le mot “père” ? C'est pour dire que “l'homme doit quitter père et mère pour s'attacher à sa femme et être une seule chair” (Gn 2:24)… ce qui a lieu ici : il va épouser l'Église, se faisant comme Moïse “un époux de sang” (Ex 4:24) livré pour elle (Ep 5:25, 31), alors que, “à la halte de la nuit, le Sgr vient à sa rencontre et cherche à le faire mourir” (Ex 4:24-25). Or Moïse est sauvé par le sang de la circoncision de son fils : image de l'alliance par le sang du Fils. Bref, le Père, à l'Heure de son bon plaisir, remet nos chutes par le sang du Fils, avant de l'élever ds sa gloire.
“Tout est possible à toi” : Le Fils reprend lui-même la parole angélique dite à son aïeule Sarah (Gn 18:14) et à sa mère Marie (Lc 1:37) et confesse l'économie du Père : ce n'est certes pas à celui que “tous les anges de Dieu adorent” (Hé 1:6) de recevoir la leçon d'un ange. “Nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils (Mt 11:27).
“Enlève cette coupe de moi” : “Pouvez-vous boire la coupe que moi je bois ?” (Mc 10:38) Demander d'enlever la coupe ne signifie pas demander d'éviter les souffrances de la Croix : il se serait répondu lui-même : “Pars derrière moi, Satan !” (8:33). Au contraire, “il bondit tel un héros pour parcourir sa course” (Ps 18:6). La joie du guerrier affleure en Lc 22:15, comme ds le Ps (17:37-51) pour son ancêtre David. La coupe qu'il voudrait éviter, c'est lorsque l'amour donné ne donne pas le fruit de l'amour rendu. Quand la croix est rendue vaine (1Cor 1:17). “Il en est bcp, je vous l'ai dit souvent et le redis aujourd'hui avec larmes, qui se conduisent en ennemis de la croix du XC : leur fin sera la perdition” (Ph 3:18). L'amour du prochain lui commande cette attitude. Mais l'amour de Dieu, comme on l'a dit plus haut, lui commande aussi l'humilité : par les souffrances de la Passion (Ps 2:7-9; 8:6), Dieu veut introniser son Fils (Dn 7:13-14). “Je l'ai glorifié et le glorifierai encore” (Jn 12:28). Le Fils répond d'abord “Tout est possible à toi (économie du Père), puis décline l'honneur qui lui est fait : “Enlève cette coupe de moi” (économie du Fils), car “J'honore mon Père, je ne recherche pas ma gloire” (Jn 8:49).
“Mais non pas ce que je veux moi, mais ce que toi tu veux” : Dans un 3ème temps, il obéit, afin de, “tout Fils qu'il soit, apprendre de ce qu'il souffrirait l'obéissance”. Il ne s'agit que du mouvement normal de l'amour, de la modestie. De la plus sublime des politesses. Comme en 13:32, le Père à l'initiative d'élever le Fils et le Fils de s'abaisser devant lui. Il fera de même envers sa mère à Cana (Jn 2).
14:37. “Et il vient” : “Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le Sgr de la maison” (13:35). Et aussi “Nous viendrons vers lui et ferons notre demeure chez lui” (Jn 14:23). Et même “En lui toute construction s'ajuste et grandit en un temple saint” (Ep 2:21). Gethsémani raconte la vie de l'Église parsemée de visites du Bien-aimé, “au soir ou à minuit” : “Voix du Bien-aimé, voici, il vient… Lève-toi, ma belle, et viens.” (Ct 2:8-13) “Veillez donc”.
“Et les trouve endormis” : Les protestants parlent de “réveils” périodiques. Il arrive en tous cas que les autorités ecclésiastiques ne se rendent pas du tout compte des enjeux de l'heure. “Dans deux ans je briserai le joug de Nabuchodonosor”, prétend le faux prophète (Jr 28:11). Autrement dit, “Dormez, braves gens”.
“Et il dit à Kéiphâ Shimon tu dors” : La pierre solide doit se mettre à l'écoute de l'Époux qui vient : “Léve-toi, ma belle, et viens”. Le portier qui a les clés du royaume (Mt 16: 19) doit veiller (Mc 13:34). “Si tu ne veilles pas je viendrai comme un voleur” (Ap 3:3). C'est Pierre qui prend la remontrance pour les autres : “Affermis tes frères” (Lc 22:32). Le portier, tel Adam, ne doit pas laisser le serpent entrer ds le jardin, car “Ma bien-aimée est un jardin clos” (Ct 4:12).
“N'as-tu pas eu la force de veiller” : Toi qui as eu l'œil de la foi et m'as vu dans la gloire sur la montagne, peux-tu fermer l'œil ? “Souviens-toi de ton Créateur avant que viennent les jours mauvais, qd l'homme (le XC) s'en va vers sa maison d'éternité” (Qo 12:1, 5).
“Une heure” : En une “heure” les dix rois vont régner avec la bête en combattant l'Agneau, qui les vaincra (Ap 17:12-14), et Babylone va être jugée (18:10) et dévastée (18:17, 19). Càd Passion et Résurrection. Nuit pascale du passage de l'Exterminateur, “à minuit” (Ex 12:29), qui “doit être pour tous les israélites une veille pour le Sgr, pour leurs générations” (Ex 12 :42).
14:38. “Veillez” : Après Pierre il s'adresse aux trois, pour rappeler la _mitsva_ de veiller à Pâques (Ex 12:42), “reins ceints, sandales aux pieds, bâton en main”, pour être protégés de l'Exterminateur par le sang de l'Agneau (Ex 12:11-13), prêts à partir pour la terre promise. Qui dort reste en Égypte.
“Et priez” : Pour Marc, la prière s'adresse au Père (1:35) et la maison de prière est pour toutes les nations (11:17). Les conditions, c'est avoir foi qu'on est exaucé, remettre les offenses (11:24-25) et ne pas prier pour l'apparence (12:40), mais “pour que (l'heure) n'advienne pas en hiver” (13:28). Autant dire… pour ne pas venir en épreuve.
“Pour ne pas venir en épreuve” : Le XC, “un peu en avant” de nous, aux avant-postes, frère aîné, “Grand-Prêtre des biens à venir” (Hé 9:11), prie “pour que l'Heure passe loin de lui” (14:32, 35, 39) : alors prions avec lui, pour, comme lui, “ne pas venir en épreuve” nous non plus. En disant “Ne nous induis pas en épreuve”, 6ème demande du Pater (Mt 6:13) : c'est encore la même réalité, c'est cette “heure de l'épreuve qui doit venir sur l'œcumène entier” (Ap 3:10), c'est le passage de l'Exterminateur, c'est le _jugement_ et la ruine de Babylone (Ap 18:10, 19). Sauf que “qui croit à Celui qui m'a envoyé ne vient pas en _jugement_ , mais est passé de la mort à la vie” (Jn 5:24). C'est ainsi que la prière du XC fut exaucée (Hé 5:7) et qu'il passa de la mort à la vie. L'Heure est passée loin de lui. Comme les fils d'Israël furent épargnés et passèrent de la servitude à la liberté. “La miséricorde se rit du jugement” (Jc 2:13).”Le souffle lui est ardent” : le souffle de Pierre est ardent, il a confessé hardiment sa foi et est prêt à mourir pour le XC. La parole (de la foi qu'il clame) est sur ses lèvres et dans son cœur (Rm 10:8) mais pour “la faire”, l'accomplir, il faut encore que son cœur irrigue tout le poids de sa chair.
“Mais la chair est faible” : Face à la faiblesse de la chair, Paul nous exhorte à “offrir nos membres à la justice pour nous sanctifier”. C'est la prière pour ne pas venir en épreuve qui nous permettra d'affermir la faiblesse de notre chair afin de faire comme XC le vouloir de Dieu (3ème demande du Pater). C'est le processus de transfiguration. Le Sgr ouvre ici le chemin de l'ascèse.
Petit supplément : Soit on veille en priant, et on sortira de Babylone sans souffrir de ses plaies (Ap18:4Ex 7:14-12:33), soit on dort, et on viendra dans l'épreuve qui doit venir sur tous les habitants de la terre (Ap 3:10). Le Seigneur, pour les uns “viendra dans la gloire” (8:38) comme un époux et ils entreront dans la salle des noces (Mt 25:6), pour les autres il viendra comme un voleur et ils s'en iront nus (Ap 16:15, Mc 14:52). 14:39. “Et s'en allant de nouveau” (litt. “Et encore allé”) : Il repart pour les laisser s'associer à sa lutte. “En toute prière et supplication, priez en tout temps dans le Souffle et veillant en elle en toute persévérance et intercession pour tous les saints et pour moi”. Et même la suite : “afin qu'il me soit donné une parole pour faire connaître ouvertement le mystère de l'Évangile” (Ep 6:18-19). Car il va donner son “beau témoignage” (1Tim 6:13) - en grec martyre - devant le sanhédrin comme il l'a promis (Mc 13:9). Lui combat, l'Église prie (cf. Ac 12:5, Dn 10:20-21) : chacun à son poste ds la barque de l'Église. Les prochains témoins, ce sont eux. “Il a prié” : Il demande ce qu'il demande, j'ai d'abord dit “par humilité”, puis j'ai dit “pour ne pas venir en épreuve”, ds le sens de “pour échapper à l'Exterminateur”, en accord avec Hé 5:7. “Disant la même parole” : Lui qui demande de ne pas rabâcher (Mt 6: 7) ! Mais battologeo, c'est plutôt utiliser de nombreux mots inutiles (Battos aurait été un poète prolixe et ennuyeux). Alors qu'ici c'est du concentré. Déjà le Notre Père l'était, mais là il concentre même le Notre Père et se rapproche de la prière monologique (le contraire de _battologique_ , en quelque sorte). Le Pater c'est la réponse à la question 'comment prier', càd que dire aux trois heures de la prière juive (tierce, sexte, none). La prière de Gethsémani nous enseigne, elle, la prière nocturne, “secrète”, pourrait-on dire, la prière contre l'ennemi invisible (Ct 3:7-8). On en a vu plus haut la structure trinitaire. C'est la prière de l'union hypostatique. Reprenons l'enseignement de BF sur la respiration incessante de la “gorge vivante” d'Adam, son dialogue (Gn 2:7) interrompu par le dialogue d'Ève avec le serpent (Gn 3:1-2), cad l'ennemi invisible qui revient à l'Heure (Lc 4:13). 14:40. “Et venant de nouveau” : Quelle grâce que le Verbe revienne secouer l'Église dans la nuit où elle se love dangereusement. Qu'il est facile de renoncer (à la prière ou à la vérité) quand le monde offre tant de sollicitations, n'hésitant pas à occuper par mille voix notre esprit pour en chasser la prière et à y susurrer 10000 fois un mensonge jusqu'à ce qu'il devienne une vérité. “Il les a trouvés endormis” : La 1ère x, seul Pierre dormait. La 2ème x, le sommeil du pasteur a endormi le troupeau. Si le chef des esclaves dort, tous les esclaves dormiront, et le travail ne sera pas fait (Mc 13:33), ni le jardin gardé et cultivé (Gn 2:15). “Car leurs yeux étaient devenus lourds” : Comme à la Transfiguration (Lc 9:32), le poids du sommeil gêne la vue (cf. Is 29:10), émousse la conscience du danger. C'est plutôt Is 42:18+ qui doit se lire en même temps. Les yeux de Jacob aussi étaient appesantis (Gn 48:10), mais je ne vois pas le rapport (mes yeux sont lourds “Et ils ne savaient que lui répondre” : l'Église n'a plus le culte en vérité. Rupture du dialogue, ignorance du peuple. “Jai erré comme une brebis perdue” (Ps 118:176). C'est “Le seigneur soit avec vous” sans “et à votre esprit”. C'est Dieu qui modèle Adam et l'insuffle, mais Adam qui ne devient pas gorge vivante (Gn 2:7), sans d'action de grâce, sans eucharistie. C'est “Je t'aime, moi non plus”. Je communie machinalement en regardant ailleurs. Etc. “L'amour n'est pas aimé”. Ce sont les élèves en classe avec les écouteurs, à qui on a envie de crier : “Débranche !” 25:41. “Et il vient la troisième fois” : 1, 2 et 3. l'Heure, c'est l'Heure. Il y a ici une parabole des trois veilles de la nuit, qui deviendront les trois nocturnes de l'office de nuit. Au 3ème on allume les lumières et les portes s'ouvrent. Nuit de ce monde et venue de l'Époux. On a aussi les trois degrés de la progression spirituelle que je rabâche. Sauf qu'ici ce sont ceux du temple d'en bas. 1° le poisson pourrit par la tête (or Képhas veut dire tête en grec), 2° la persévérance ds le mauvais choix atteint le corps tout entier, 3° ils sont mûrs pour le dégagisme. “Pour être jetés dehors et foulés aux pieds par les hommes” (Mt 5:13) Où sont les 60 preux de Salomon, l'épée à la main face aux surprises de la nuit ? (Ct 3:7-8) “Quand tous diront Paix et sûreté, alors une ruine soudaine les surprendra” (1Th 5:3). Encore une fois, les prédictions de Mc 13 s'appliquent d'abord à la Passion. Les uns, les maudits de la gauche (Mt 25:41), seront jetés ds les ténèbres (Mt 22:13), les autres, les bénis de la droite (Mt 25:34), entreront avec l'Époux (Mt 25:20). Ici les apôtres sont jetés. Mais c'est en quelque sorte un jeu, pour montrer que Dieu seul travaille, et son Grand-Prêtre. “Et il leur dit Pour le reste dormez et reposez-vous” : On pourrait y voir une ironie amère, mais aussi “Je m'occupe de tout”. On est tjs ds la chambre haute de la pâque, “avec coussins et tapis, toute prête” (Mc 14:15). “Dieu comble son bien-aimé ds le sommeil” (Ps 126. “A la cuve j'ai foulé seul ; et d'entre les peuples aucun homme avec moi” (Is 63:3). “Pas d'autre dieu que moi” (Is 45:21). “Est éloigné” : BF y voit une réminiscence d'Isaïe (29:13) plus développée en Mc 7:6. Il est vrai qu'ils vont faire ici pire que Manassé (2R 21). L'éloignement est total. Suicidaire. “L'Heure est venue” : Voici l'Heure que seul connaît le Père (13:32). L'heure de la victoire de son amour divin, du don de son Fils, nouvel Isaac. “Voici” : Le grand mot des surgissements. L'Arbre de la Croix surgit au milieu du jardin. “Le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs” : Je suis venu pour cette heure. Ils sont finis. Enfin, leurs péchés. Léviathan vient d'avaler l'hameçon (Job 40:25). “Et quand se livre le fruit il envoie la faucille aussitôt” (Mc 4:29) “Tu commenceras à compter sept semaines” (Dt 16:9), “et la terre fut moissonnée” (Ap 14:16). 14:42. “Réveillez-vous” : La 1ère x il a demandé gentiment, la 2ème, il les a peut-être secoués, en tous cas sans succès. La 3ème x, c'est “Debout les morts, on change de cimetière !” Assistez, au moins, pour témoigner ! Car au plus profond de la nuit, la nuit pascale, “Quand la nuit parvenait à son milieu, ta Parole toute-puissante s'élança du trône royal, guerrier inexorable au milieu d'une terre vouée à l'extermination, portant pour glaive aigu ton irrévocable décret” (Sg 28:14-15). Il part au combat. Ps 44:4-6. “Allons” : On sent l'humanité du Sgr survoltée. Mais aussi son désir ardent de nous associer à sa Passion. Cet “Allons” a l'air de donner le départ du peuple vers la mer Rouge, comme le “Levez-vous, partons d'ici” en Jean (14:31). “Voici” : Le 2ème voici ajoute encore l'impression de survoltage, mais aussi s'oppose au 1er : “Celui qui me livre s'est approché” : Cela s'oppose à “Le cœur de ce peuple s'est éloigné. “Se sont approchés mes persécuteurs infâmes, loin de la Loi ils se sont éloignés” (Ps 118:150). L'éloignement du cœur débouche un jour sur la trahison. Notez qu'il ne dit pas “la troupe de chez les grands-prêtres”, il désigne celui qui le blesse, “le compagnon qui partageait de douces nourritures”, avec qui “ds la maison de Dieu nous marchions en parfait accord” (Ps 54:14-15). Celui par qui le skandalôn arrive. 14:43. “Et aussitôt comme il parlait encore” : Ceci exprime la maîtrise divine de Celui qui règle tout selon son bon vouloir, comme le 1er voici (“le Fils de l'Homme est livré”) précède le 2ème (“Celui qui me livre s'est approché”). “Il dit et cela advint” (Ps 32:9). Il y a plus de gloire pour Dieu à donner à l'homme la liberté de se perdre, tout en faisant tourner le mal en bien (Gn 50:20), qu'à téléguider les âmes en ordonnant à Judas de trahir, comme l'imagine le pseudo-évangile de Judas. “Survient Yéhouda l'un des Douze” : “Oïe cet homme-là par qui le Fils de l'Homme est livré” (Mc 14:21). Le nouveau Juda (Gn 37:26-27) a trouvé “le bon moment” (_kairos_, même mot que “Il est accompli le _temps_ ”, 1:15). C'est l'Heure (pascale) pour laquelle le XC est venu. “Levez-vous, portes éternelles, il entre, le roi de gloire” (Ps 23:7) : Il ouvre les portes de l'enfer, il vient vaincre les ténèbres. “Celui qui me livre s'est approché” “S'est approché le règne de Dieu” (1:15).
“Et avec lui une foule” : Le Sgr en a rassemblé, des foules. Sous le grec _okhlos_ ce pourrait être l'hébreu _qehilla_ (Dt 33:4, Né 5:7). Mais celle foule est bien différente…
“Avec épées et gourdins” : Ce ne sont point là “les armes de la justice” (2Cor 6:7), que le Sgr emploie (cf. v. 4-6).
“De chez les chefs des prêtres et les scribes et les anciens” : C'est la triade qui dans le temple lui demandait par quelle autorité il chassait les marchands du temple (11:27). Et vous, par quelle autorité faites-vous cela ? Celle “du diable votre père, meurtrier dès le commencement” ? (Jn 8:44) Les 3 étages de l'enfer (Diable, élite corrompue, hommes de main) se sont mobilisés pour accueillir le Sauveur… Mal leur en prend ! On retrouve la maison du chef de synagogue, où la mort va être vaincue (Mc 5:38-42).
14:44. “Or celui qui le livre” : Non point “Judas” ou “l'un des 12”, car c'est l'action de “livrer” (mot central employé 21x en Marc) qui va être décrite. Le coup le plus bas. “C'est votre heure, et (celle de) l'autorité des ténèbres” (Lc 22:53). Livrer, _Paradidomi_, c'est transmettre : soit “se livre le fruit” (4:29), au passif, soit “vous transmettez (livrez) votre tradition” ( _paradosis_ ). Celle des hommes (7:8, 13). Judas transmet en “privant d'autorité la Parole de Dieu” (13) le fruit qui, transmis, va dormir, puis se réveiller, germer, grandir et devenir la plus grande (Mc 4:28, 32). On transmet soit la vie, soit la mort, mais… la vie jaillit de la mort !
“Leur a donné _(dedokei)_ un signe” : Dans la transmission (tradition, transdonation), intervient un signe. Nous c'est le signe de croix, eux c'est la dissimulation (en arabe, _takkiya_), avec son adage : “Baise la main que tu ne peux couper”. On parle ici de sacrement, en fait ! Et en plus, ici, c'est _sussemon_ , “syn-signe”. Comme _symbole_ : “signe commun” de reconnaissance, qui porte un sens.
“En disant” : Le sacrement joint le geste à la parole. Cf. “Il l'a rompu, leur a donné et a dit” (Mc 14:22) ; ou “le bain de l'eau tout en parlant” (Ep 5:26).
“Celui à qui je donnerai un baiser, c'est lui” : Donc ici le signe du baiser va être pris à contre-sens, “Lèvre trompeuse, cœur double” (Ps 11:3). Il a un sens caché, pour les initiés, à rebours de la vérité du signe, la lèvre qui transmet le cœur (?), la preuve de l'unité. Ici, il donne à l'un un signe d'amour et aux autres un signe de reconnaissance : double allégeance, malgré l'enseignement qu'il a reçu, “Vous ne pouvez servir Dieu et Mamôna” (Mt 6:24). L'inverse, le baiser de Sa bouche (Ct 1:2), c'est la braise du séraphin (Is 6:,6-7) qui brûle les lèvres, mais guérit le cœur (“Il n'y a que la vérité qui blesse”), image de la manducation (Parole ou Pain).
“Saisissez-le” : La bien-aimée le saisit et l'amène dans la maison de sa mère (Ct 3:4), mais le faux bien-aimé prévoit de le _faire_ saisir. En se payant le luxe de commander la troupe du Grand-Prêtre : “J'ai vu l'impie dans sa gloire se dresser comme les cèdres du Liban” (Ps 36:35). En fait, “l'heure de l'autorité des ténèbres”, c'est “J'escaladerai les cieux, je m'égalerai au Très-Haut” (Is 14:13-14).
“Et emmenez-le” : On vient chercher l'Agneau mis à part depuis deux jours (14:1). “Comme un agneau se laisse mener à l'abattoir” (Is 53:5). Le Seigneur passe à la voie passive.
“Sans faillir” : BF traduit étymologiquement. Sans-échec. Judas dévoile ici sa peur de la puissance divine. Comme ds la BD les romains ayant la frousse d'aller saisir Astérix et Obélix.
14:45. “Et venant aussitôt, venant-auprès-de lui” ( _Elton euthus proselton_ ) : Le _aussitôt_ pastiche les multiples -aussitôt_ du début de Marc, surgissement de l'action satanique : “Maintenant, c'est mon tour”. Puis cette curieuse répétition de _venant_ , pour dire que non seulement il vient, mais il vient jusqu'à l'intime. Déjà, plonger sa main dans le plat avec lui (Mc 14:20) au lieu d'attendre son tour, c'était vouloir s'égaler au maître de maison, mais là ce n'est plus la main, c'est la bouche. “Je m'égalerai au Très-Haut” (Is 14:14). Où “Vous serez comme des dieux” (Gn 3:5). Une telle intimité n'est mentionnée pour aucun autre apôtre. Le baiser du fils au père existe, mais à l'ordre du père (Gn 27:26). Il y a aussi “Baisez le Fils”, mais… “de peur qu'il ne s'irrite” (Ps 2:12). Mais ici c'est l'intimité de l'Exterminateur entrant dans la maison du Fils (Ex 12:29).
“Il dit Rabbi” : Fausse intimité, fausse parole. Juda veut dire louer, célébrer (Gn 29:35). Fausse louange. C'est les fils de Coré prenant l'encensoir (Nb 16), ou Ozias (2Ch 26:16). L'Église est ici mise en garde contre les faux disciples, qui servent d'idiots utiles à nos ennemis, et envers qui l'œcuménisme n'est pas de mise. “Ils sont sortis de nous, mais n'étaient pas des nôtres” (1Jn 2:19). “Heureux ceux qui lavent leur robe : ils pourront disposer de l'Arbre de Vie et entrer dans la cité par les portes. Dehors les chiens, les sorciers, les impurs, les assassins, les idolâtres et tous ceux qui se plaisent à faire le mal” (Ap 22:14-15).
“Et il l'embrasse-fort” _(kataphileo)_ : En fait c'est le baiser. Celui de Joab à Amasa (2Sam 20:9-10), dont il répandit les entrailles, comme Judas (Ac 1:18). Type de la fausse communion à éviter (1Cor 11:28-32). C'est pourquoi nous chantons le saint et grand jeudi : “A ton repas mystique, aujourd'hui, ô fils de Dieu, pour communier, reçois-moi, car à tes ennemis je ne dirai pas le mystère ni ne te donnerai le baiser ainsi que fit Judas, mais comme le larron je te confesse : “Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu entreras dans ton royaume”.
La discipline de l'arcane (“ne pas dire le mystère”) consiste à ne pas mener les ennemis au jardin (donc “que rien de terrestre n'occupe ta pensée”), et le baiser de Judas consiste à ne pas communier en ennemi du Seigneur, par exemple en ayant quelque chose contre quelqu'un (Mc 11:26, Mt 5:23-26).
Je me suis risqué à comparer celui qui communie la tête pleine de pensées terrestres à la troupe avec épées et gourdins, et j'ai mis en parallèle Juda donnant son baiser et le fidèle qui communierait en ayant quelque chose contre son frère. Selon moi, Marc enseigne comment ne pas s'approcher de Dieu. La fausse louange de Juda. Cf. “ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur s'est éloigné loin de moi”.
14:46. “Eux ont jeté les mains sur lui” : Déjà la femme impure l'avait touché, et le lépreux avait été touché, car il se laisse toucher par les mains impures. Mais encore faut-il repentir et foi (Mc 1:15). Cela peut venir : quand Pierre dit “Cet homme livré selon la prescience de Dieu, vous l'avez saisi et fait mourir”, “ils eurent le cœur transpercé”, c'est cette “componction” qui pousse au repentir et au baptême (Ac 2:23, 37, 38). Mais “qui détruit le temple de Dieu, Dieu le detruira” (1Cor 3:17). Ainsi, dans la maison du fort vient d'entrer (Mc 3:27) le plus fort (Lc 11:22). Et “tes flèches sont aiguës : elles percent le cœur des ennemis du Roi” (Ps 44:6). Donc, de toute manière, le vieil homme devra mourir (Ep 4:22-34, 2Cor 5:17).
“Et ils l'ont saisi” : Judas est à son Heure de gloire : l'armée du Grand-Prêtre obéit à sa voix et saisit le Messie de Dieu lui-même. Voici l'Heure où l'Antichrist, nouvel Antiochus, “s'exalte au-dessus de tous les dieux” (Dn 22:35, 2Th 2:4) et “entre dans le sanctuaire avec arrogance” (1M 1:21), mais comme ces dix rois de l'Apocalypse, il recevra la royauté pour une Heure seulement, avec la Bête (Ap 17:12). “Je suis repassé : voici qu'il n'était plus” (Ps 35:36)… _Sic transit gloria mundi._ “Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin” (Lc 4:30). C'est ce que nous enseignera le jeune homme nu (Mc 14:50). 14:47. “Or un de ceux qui étaient là” : On sait que c'est Pierre. Il voulait éviter de se mettre en valeur, mais Jean (18:10) a fini par cracher le morceau. Toutefois on reconnaîtra sa vivacité (toujours premier !) et la fidélité à ses promesses : “Même si on les fait tomber tous du moins pas moi” (Mc 14:29).
“Ayant tiré l'épée” : Le Seigneur leur avait dit d'en prendre une (Lc 22:36), peut-être au sens spirituel, en tous cas pour apprendre à la remettre au fourreau : il en a une bien plus puissante, à la bouche (Is 49:2, Ap 19:21), contre la bouche de Judas, “douce comme la crème, mais la guerre dans son cœur”, et contre ses paroles “plus onctueuses que l'huile, mais épées nues” (Ps 54:22). Certes, Pierre a bien du courage de se lancer seul contre une bande armée d'épée et de gourdins, mais que faire quand le Seigneur dit : “Offrez vos nuques au roi de Babylone et vous vivrez” ? (Jr 27:12) Le Seigneur préfère le judo spirituel.
“A frappé l'esclave du grand-prêtre” : Certes un personnage important, le 1er de la troupe, face au 1er des 12, mais on n'aura point ici les grandes batailles rangées de Josué ou de Judas Maccabée, ni David contre Goliath. Pourtant je suis sûr que commence ici le plus grand combat, celui que l'Apocalypse nomme Harmageddôn, et qui s'achève au mont Golgotha, la mort de Josias à Megiddo figurant celle du Christ (2Ch 35:20-25). Sauf que face à cet affrontement eschatologique, la bagarre entre Pierre et Malchus est plutôt risible.
“Et lui a retranché le bout de l'oreille” : “Tout ça pour ça”. Pour un appendice inutile. La petite victoire humaine montre bien l'inanité des efforts humains sans la grâce alors que par son abaissement l'Oint du Seigneur se prépare à vider les enfers !
14:48. “Et répondant Iéshoua leur dit” : Sont-ce donc là ces “flèches aiguës qui percent le cœur” (Ps 44:6) ? L'épée tranchante de sa bouche (Is 49:2) ? A vue humaine, aucune efficacité. Ces paroles ne vont pas l'empêcher de souffrir. Mais elles appliquent ses préceptes de non-violence (Mt 5 :38-42). Et on peut les comparer au lent et inexorable trajet de la semence (Mc 4:27) : il parle à la raison, l'éclaire avec douceur, et en y joignant la douceur de ses actes, elles finiront par porter plus de fruit qu'épées et gourdins.
“Comme contre un brigand vous êtes sortis avec épées et gourdins pour me prendre avec vous” : Voici David face à Goliath, Pie XII face à Staline (“Le Vatican, combien de divisions ?”) “Qui poursuis-tu ? Un chien mort, une puce ?” dit David à Saül (1S 24:25). “Le roi d'Israël s'est mis en marche pour chercher une puce, comme on chasserait une perdrix dans la montagne !” (id. 20) Mais David avait l'onction, et la foi en Dieu, et c'est lui qui obtint la royauté.
14:49. “Chaque jour j'étais auprès de vous en enseignant dans le temple” : Il fait ressortir aux yeux de la troupe la crainte qui empêchait leurs chefs de saisir le Seigneur devant la foule (Mc 11:18, 12:12). Sa transparence face à leur complot. La supériorité de l'éducation sur la violence. Le psaume 63 face aux “tirs dans l'ombre” (Ps 63:3). La lumière face aux ténèbres.
“Et vous ne m'avez pas saisi” : Face à ces chefs peureux, le Christ montre la confiance dans le Père qu'il a enseignée (Lc 12:7) et l'abandon à sa Providence :
“Mais c'est pour que soient accomplies les Écritures” : Israël sort d'Égypte, Jonas du poisson, les enfants de la fournaise, etc. La liste est trop longue, et montre que “le Christ devait souffrir tout cela pour entrer dans sa gloire” : “Ainsi est-il écrit sur le Christ souffrirait et ressusciterait d'entre les morts le 3ème jour” (Lc 24:27, 46). Les Écritures s'accomplissent dans le sacrifice du Fils qui terrasse la mort et ouvre une nouvelle création où Dieu est tout en tous (1Cor 15:28).
14:50. “Et le laissant ils se sont tous enfuis” : On ne peut reprocher à l'un de sortir l'épée et aux autres de fuir. Quelle eût été la bonne attitude ? Le Seigneur lui-même a préconisé cette solution face à l'abomination de la dévastation (13:24), la sainte famille a fui face à Hérode (Mt 2:13), et les femmes s'enfuirent du tombeau (16:8)… N'arrive-t-il pas que la retraite soit la tactique adaptée ? En plus le Seigneur vient d'interdire la résistance, au nom de l'accomplisement des Écritures. Probablement faut-il entendre son “Tous on vous fera tomber” (14:27) sans connotation de faute. La tactique, il l'a dictée, c'est “Dormez et reposez-vous” (41). Seul celui qui se rengorge et prétend s'y opposer (Pierre) va tomber dans le péché. On a vu de même Jérémie préconiser la soumission au tyran et la chute du va-t-en guerre Ananias (Jr 27-28). “Et moi je vous dis de ne pas résister au mal” - ou au méchant - (Mt 5 :39). Trust the plan.
14:51. “Et un certain jeune homme” : J'inverse l'ordre de la traduction, car dans le texte grec, le sujet est avant le verbe. Qui donc est ce “jeune homme” ? Ou plutôt ce jeune tout court : le mot homme n'est pas dans _neaniskos_… En Marc on retrouvera un _neaniskos_ au tombeau (16:5). Or, d'après Matthieu, c'est l'ange du Seigneur (Mt 28:2) ! Il est sûr que la présence d'un quidam serait bizarre, alors que la présence d'un ange est attestée par Luc (22:43). Matthieu témoigne du refus du Seigneur d'envoyer les légions angéliques, mais en Daniel on a Michel venant à l'aide de l'homme vêtu de lin. Or cet homme vêtu de lin, qui est visiblement le Fils de l'Homme, le Christ, si on le compare à Ap 1:13-15), annonce que Michel viendra _seul_ lui prêter main-forte quand il affrontera le prince des Grecs… C'est même “écrit dans le livre de vérité” (Dn 10:5, 13, 20-21)…
“L'accompagnait” : Accompagner, ce n'est pas surgir par hasard. En grec, c'est l' _acolouthie_ , la suite, avec le préfixe ” _sun_ ”, avec. En Daniel l'homme dit “soutenir” et “prêter main-forte”, ce qui est très voisin. Et l'hymne des chérubins, au moment d'offrir le grand sacrifice de paix, chante “le roi _escorté_ des ordres angéliques”.
“Vêtu d'un linge sur sa nudité” : le linge ( _sindon_ ) est fait de lin, il sert de linceul, et de chemise de nuit. La nuit du tombeau. Le lin enveloppe donc l'homme qui apparaît à Daniel et le Christ au tombeau… Plus largement, en tant que vêtement, il cache la nudité qui doit rester invisible, donc on peut y voir une parabole de l'Incarnation du Verbe, comme les peaux de béliers couvrant le tabernacle (Ex 26:14)…
“Et on l'a saisi” : L'ange ne ressemble-t-il pas au Christ ? Lui ne s'est pas enfui avec les 12, il est resté pour le “soutenir” et lui “prêter main-forte”, selon Daniel, “le réconforter”, selon Luc. Et comme lui se laisse saisir. “Le Seigneur des seigneurs s'avance pour être immolé (…) et marche devant lui le chœur des anges”, chante l'hymne de la grande entrée de la liturgie de saint Jacques de Jérusalem. Marc verse ici discrètement dans l'angélologie, comme David : “Il inclina les cieux et descendit, la ténèbre sous ses pieds. Il monta sur un chérubin et vola” (Ps 17:10-11) : dans les ténèbres du jardin un chérubin l'escorte pour garder la porte de l'Arbre de vie (Gn 3:24), voilant la Divinité pour frapper de berlue les profanateurs (Gn 19:11).
14:52. “Lui, abandonnant le linge, s'enfuit nu” : L'ange apprend au coupeur d'oreille la tactique victorieuse de la Croix, consistant à ne pas résister au méchant, mais à faire 2000 pas avec celui qui t'en demande 1000 (Mt 5:39-42). Ce que j'appelle le judo spirituel. L'ange laisse aux profanateurs son linge pour montrer que son Seigneur ne leur laisse que son enveloppe mortelle, pour mieux leur interdire de “devenir participants de sa divine nature” (2P 1:4). “De peur qu'ils ne cueillent aussi de l'arbre de vie” (Gn 3:22). “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l'âme” (Mt 10:28). Suivant sa leçon, les martyrs “s'offriront eux-mêmes en sacrifice vivant” (Rm 12:1) pour témoigner de la victoire de la Vie. “Qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera” (Mc 8:35). Eux ils auront accès à l'arbre de vie de la nature divine. L'archange Michel se fait ainsi le chef des armées qui combattent Satan (Ap 12:7), “homicide dès le commencement” (Jn 8:44).
Ainsi Michel, qui disputait déjà à Satan le corps de Moïse en lui disant “Que le Seigneur te réprime” (Jude 9), se retrouve au tombeau du Vivant, “couvert d'une robe blanche” (Mc 16:5) pour annoncer la Résurrection. C'est l'ange du Seigneur devant qui se tenait Josué le grand-prêtre, qui disait “Que le Seigneur te réprime, Satan”, qui ordonnait d'ôter ses habits sales (d'homme pécheur) et de le vêtir d'habits somptueux (Za 3:1-5). De l'habit du Grand-Prêtre (Ex 28) qui lui donne l'honneur de pénétrer dans la tente céleste (Hé 6:19-20) à travers le voile de sa chair (Hé 10:19-20).
14:53. “Et ils ont emmené Yéshoua auprès du grand-prêtre” : Certes les anges sont “tous ministres _(leiturgika)_, esprits en service envoyés pour ceux qui doivent hériter du salut” (Hé 1:14), mais seul “le Seigneur sauve” (Yéshoua). Le voici seul maintenant pour affronter le grand-prêtre “assis dans le trône de Moïse” (Mt 23:2). “Dieu te frappera, muraille blanchie”, lui dira Paul (Ac 23:3). Le Seigneur commence le grand combat face au projet luciférien “d'élever son trône au-dessus des étoiles de Dieu, de siéger sur la montagne de l'assemblée” (Is 14 :13), “d'aller jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu” (2Th 2:4). Car “ma maison, vous en avez fait une caverne de brigands” (Mc 11:17, Jr 7:11), et le Seigneur est venu à Jérusalem pour “renverser des forteresses” (Mi 5:11, 2Cor 10:4) et jeter la montagne dans la mer (Mc 11:23). Haut les cœurs !
“Et tous les chefs des prêtres et les scribes et les anciens se réunissent” : “Triple fil ne rompt point facilement” (Qo 4:12). Le pouvoir se déploie dans sa majesté pour écraser la puce dont parlait David. Le moment de “la belle confession” (1Tim 6:13) est arrivé.
14:54. “Et Kéipha l'a suivi de loin” : Pierre qui a échoué l'épée en main, sèchement rabroué par son rabbi, ne rend pas les armes. Il a promis de ne pas tomber, il tient sa promesse. Mais maintenant, nouvelle tactique, il agit non plus de front, mais “de loin”. C'est-à-dire caché.
“Jusqu'à l'intérieur dans la cour du grand-prêtre” : Première étape, il entre dans la gueule du loup. Mais pendant que dans les hauteurs a lieu le combat des géants, l'Église d'ici-bas peine à “accompagner” son Seigneur à la façon de saint Michel, càd avec les armes de l'Esprit (Ep 6:10-20), les armes de la Croix. Pierre a réussi à entrer sans se faire remarquer dans la forteresse et attend manifestement le moment d'agir. A-t-il trouvé la bonne tactique ?
“Et il était assis avec les gardes” : 2ème étape. Que fait-il sinon de l'infiltration ? De l'entrisme ? Il fait la taupe. Certes il n'a pas l'uniforme, mais, introduit par Jean, qui est connu du grand-prêtre (Jn 18:15), il essaie de se faire passer pour quelqu'un “de la maison”. Sauf que “être assis avec les gardes” rappelle furieusement “être assis avec les moqueurs” (Ps 1:1), attitude fortement déconseillée par le psalmiste.
“Et avec eux se chauffait auprès de la lumière” : 3ème étape. Pierre non seulement est assis avec les impies mais se laisse influencer par la même lumière qu'eux. Sa vision change graduellement. C'est le problème de la proximité avec les impies : “Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs” (1Cor 15:33). On croit se rapprocher pour les retourner, et c'est l'inverse qui se passe. “A force de tout voir on finit par tout supporter, à force de tout supporter on finit par tout tolérer, à force de tout tolérer on finit par tout accepter, à force de tout accepter on finit par tout approuver” (S. Augustin). Cf. le syndrome de Stockholm. Il est mûr pour virer de bord.
“Se chauffait auprès de la lumière” : Bizarrerie venant de l'hébreu, où flamme se dit _Ur_, et lumière _Or_. Certains y ont vu la preuve que Marc est le mauvais traducteur d'un original hébreu. Mais à vrai dire, Ur peut se traduire lumière, comme ici : “Dans des lieux de lumière ils glorifient le Seigneur” (Is 24:15). Marc privilégie ce sens. Mais pas la lumière du Seigneur.
14:55. “Or les chefs-des-prêtres et tout le sanhédrin” : Le sanhédrin de l'époque, présidé par le grand-prêtre, Caïphe cette année-là (Jn 11:49), comprenait sûrement les “chefs-des-prêtres et les scribes et les anciens” (14:43), et réunissait les frères ennemis sadducéens et pharisiens, tel Gamaliel (Ac 5:34), le maître de Paul (Ac 22:3). Ce conseil est compétent pour interpréter la Torah, vérifier la légalité des actes du roi et du grand-prêtre, et donc authentifier le Messie. Sa réunion nocturne est hors des usages, voire illégale, mais justifiée aux yeux des chefs par l'urgence et le souci de discrétion, car “ils craignaient la foule” (12:12).
“Cherchaient un témoignage contre Yéshoua pour le mettre à mort” : Chercher le prétexte en ayant déjà décidé la fin est notre pratique courante, celle de l'homme soumis aux passions, “qui cherche des excuses à ses péchés” (Ps). “Il se voit d'un œil trop pur pour trouver et haïr sa faute” (Ps 35:3). Sa faute, c'est vouloir garder la main-mise sur le peuple sans vouloir reconnaître comme Messie celui qui les a traités de brigands (Mc 11:17). Achab inspiré par Jézabel fit accuser Naboth dans le but de voler sa vigne (1R 21), figure du Christ jeté hors de la vigne (Mc 12:8) par les brigands (11:17) qui veulent se la garder (12:7).
“Et n'en trouvaient pas” : La nécessité de respecter la façade légale complique la tâche, surtout face au Juste qui avait dit “Qui de vous me convaincra de péché ?” (Jn 8:46). La vie est compliquée dans le mensonge.
14:56. “Car beaucoup portaient-de-faux-témoignages contre lui” : “Des témoins injustes se sont levés contre moi, et des hommes iniques se sont mentis à eux-mêmes” (Ps 26:12). Le faux témoignage est interdit par le Décalogue (Ex 20:16), on ne doit pas faire périr l'innocent et le juste (Ex 23:16) et le faux témoin doit être traité comme il méditait de traiter son frère (Dt 20:16-19). Il faut donc être prudent.
“Et leurs témoignages n'étaient pas concordants” : Le faux témoignage pourrit aussi la vie entre faux témoins. On a ici un vrai panier de crabes, les mensonges se contredisent… “Maison sur maison s'écroule” (Lc 11:17). C'est ce qui arrivera au Temple. Le Seigneur, comme chez Jaïre (5:38), pénètre dans la sombre demeure de l'enfer…
14:57. “Et quelques uns se levant portaient-un-faux-témoignage contre lui” : On est là au psaume 108, où le Juste reçoit la haine en échange de l'amour (v. 5) et le flot des malédictions (v. 6-16). Puis c'est “Ils maudissent, mais toi tu bénis. Que soient confondus ceux qui se _lèvent_ contre moi, que mes accusateurs soient couverts de honte” (v. 28-29). Cf. Ps 26:12.
“En disant. 58. Nous l'avons entendu dire Moi je détruirai ce sanctuaire fait-de-main (d'homme) et en trois jours je construirai un autre non-fait-de-main (d'homme)” : En Jn (2:19) le Sgr lui-même dit : “Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai”. Alors pourquoi Marc dit-il que c'est un faux témoignage ? Serait-ce pour la date ou le lieu ? Non, car le faux témoignage est “en disant”. Eh bien il y a une petite différence : elle est dans l'action de détruire, attribuée par les faux témoins au Christ et par le Christ aux juifs. Si ce détail est voulu, il est important, car il relève de l'inversion accusatoire : c'est la victime qui est accusée de violence ! Procédé extrêmement vicieux idéal pour protéger l'oligarchie du temple de son dénonciateur. Il est possible que cette accusation vise son saccage du Temple (Mc 11:15, Jn 2:15) : n'est-ce pas un signal donné à ses partisans terroristes prêts à tout, et qui ne manqueront pas de susciter une réaction violente de Rome ? La crainte est du reste exprimée par Caïphe (Jn 11:48). Toujours est-il que cette sentence résume l'œuvre christique : mettre à bas le culte ancien, fait d'images humaines et de plus perverti au profit d'une oligarchie, pour faire naître le nouveau en trois jours, par l'entrée au sanctuaire céleste du Grand-Prêtre véritable (Hé 7:26-28), dont le corps ressuscité devient le Temple de la Divinité pour tous ceux qui sont immergés dans sa mort et sa résurrection, par la foi. L'Église Corps du Christ, temple non fait par la main de l'homme remplace le Temple provisoire fait de main d'homme, image des réalités célestes, “afin que vous reveniez ainsi participants de la divine nature” (2P 1:4).
14:59. “Et même ainsi leurs témoignages n'étaient pas concordants” : Marc dit que la parole rapportée était fausse, la non-concordance touche donc peut-être date et lieu, comme les deux faux témoins de Suzanne (Dn 13:51). Au moins Daniel eut-il la sagesse de les séparer pour l'interrogatoire. La justice de Caïphe a l'air plus expéditive.
Qui veut tuer son chien L'accuse de la rage... Et il se moque bien D'un contre-témoignage !
14:60. “Et le Grand-Prêtre s'étant levé au milieu d'eux” : Après “beaucoup” et “quelques uns”, voici l'unique, “au milieu d'eux”. Le juge après les témoins. Hiérarchie. L'ordre est respecté… en apparence, car c'est Dieu qui juge son peuple (Ps 49:4-6, 81:1) et pas l'inverse. Ici le temple du monde présent veut chasser le temple non fait de main d'homme, qui est là sous la figure du Serviteur, “pour que soient accomplies les Écritures” ( 14:49) : “Par contrainte et jugement il a été saisi” (Is 53:8).
“A interrogé Yéshoua en disant” : Finalement, le silence du Seigneur a montré les contradictions de ses détracteurs, et fait monter au créneau leur chef, tel “le cheval de pharaon avec son char” (Ex 15:19).
“Tu ne réponds rien ? Qu'est-ce que ceux-ci témoignent contre toi ?” : Il voudrait bien que sa réunion se passe comme prévu et qu'il apparaisse comme un juste juge. Mais Dieu, lui, n'a pas à se justifier devant ceux qui l'accusent. “L'argile dira-t-elle au potier : Qu'as-tu fait ?” (Is 45:9) Votre système pour chasser Dieu de votre société est un château de cartes. “Qu'un souffle passe, il n'est plus” (Ps 102:16). “Il ne sera point laissé ici pierre sur pierre” (Mc 13:2).
14:61a. “Lui se taisait et il n'a rien répondu” : C'est lui qui mène le procès et il a un ordre du jour à lui, que son silence va faire énoncer par Caïphe.