Marc, mois 4 jour 18

5:31. Et ses appreneurs lui disaient
Tu regardes la foule qui t’entoure * et tu dis
Qui m’a touché
Et il regardait autour de lui * pour voir celle qui avait fait cela


5:31. Et ses appreneurs lui disaient Tu regardes la foule qui t’enserre et tu dis Qui m’a touché : « Lui qui connaît toutes choses a connaissance de chaque voix » (Sg 1:7). Derrière l’humour évangélique, l’invitation à entrer dans le mystère trinitaire, où d’un côté le Fils agrège en son Corps la foule qui l’entoure, et, de l’autre, la puissance  de l’Esprit qui sort de lui donne un nom et une place irremplaçable à chacun. Le Fils est le Corps de Dieu où l’homme entre par le baptême, et l’Esprit est la puissance sacramentelle invisible aux hommes, onction pénétrante se révélant uniquement par la foi à ceux qui ont foi (cf. 1Sam 16:7). Ce corps visible, c’est le vêtement qui enveloppe la nature invisible et inscrutable de Dieu, et celui qui le touche avec foi montre sa foi par ses œuvres (Jc 2:18) et en fait sortir la puissance de l’Esprit : « Le Seigneur se revêt de puissance » (Ps 92,1), “Le règne de Dieu vient avec puissance” (Mc 9:1), et “ses vêtement deviennent étincelants” (9:3). Mais qui le verra, sinon « les témoins choisis d’avance » (Ac 10:41) ? « Qui a cru ce que nous entendions dire, et le bras du Seigneur, à qui s’est-il révélé ? » (Is 53:1) L’Église doit apprendre à distinguer, ses yeux doivent s’habituer à la lumière du Thabor. On ne voit qu’un pauvre homme « sans beauté ni éclat » (Is 53:2) et on se demande : « Qui est-il celui-là qui va jusqu’à remettre les péchés ? » (Lc 7:49) C’est le mystère de l’Église, Corps du Christ qui contient la Puissance divine, qui est la grâce incréée de l'Esprit.

32. Et il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela : Il regardait pour voir… et pour montrer. Après son œuvre, il veut encore poser le regard sur elle, ce regard qui confère la beauté (« Et Dieu vit : cela était beau » (Gn 1:4). « Je te vis te débattant dans ton sang, et je te dis “Vis” » (Ez 16:6, lire 7-14). C’est le regard de l’Esprit-Saint qui veut faire monter la nature humaine jusqu'à l’asseoir “à la droite de la Puissance” (Mc 14:62). Et puis son regard veut restaurer le dialogue avec sa créature, à l'instant où il souffla son haleine et où elle devint âme vivante, nefesh haya (Gn 2:7), c’est-à-dire gorge confessante.