Marc, mois 4, jour 13

5:20. Et il s’en est allé
et a commencé à clamer dans la Décapole * tout ce que Yéshoua avait fait pour lui
et tous s’étonnaient


5:20. Et il s’en est allé : L’obéissance au “Pars” vainc la volonté propre, elle parachève la guérison du démoniaque et son intégration à la semence d’Abraham : « Abraham partit comme le Seigneur lui avait dit » (Gn 12:4). Ce qui promet que la légion des deux mille démons sera remplacée par une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel (Gn 22:17).

Et a commencé à clamer dans la Décapole : Decapolis, c'est dix villes. Voilà déjà la maison et les siens multipliés par dix. « Fidèle en peu de choses, reçois autorité sur dix villes » (Lc 19:17). Et selon Marc ce n’est qu’un commencement. Le “commencement de l’annonce heureuse” (Mc 1:1) chez les païens.

Tout ce que Yéshoua : On aura noté le subtil glissement de “Seigneur” en “Yéshoua”, qui, en proclamant l’égalité du Père (Seigneur) et du Fils (Yéshoua), ou bien le don de la Seigneurie au Fils (Ac 2:36), ouvre à la théologie trinitaire : « Il est l’image du Dieu invisible » (Col 1:15). Ajoutons l’abaissement du Fils, qui ne se nomme pas, mais s’efface devant la seigneurie du Père, suivi de son exaltation à sa droite, qui est révélée par l’Esprit. On notera aussi la liberté de l’Église dans l’Esprit, qui se permet une formulation différente du précepte qu’elle a reçu. On peut y voir les prémices de l’omoiousios (consubstantiel), mot du symbole de Nicée choisi pour dire l’égalité du Père et fit du Fils, et qui fit débat, car non scripturaire.

Avait fait pour lui : La catéchèse des mirabilia Dei (les merveilles de Dieu) en pays païen se concentre sur l’œuvre du Messie. Comme le premier discours de Pierre aux païens (Ac 10:34+) et comme les symboles de foi.

Et tous s’étonnaient : La crainte des Géraséniens fait place à l’étonnement des décapolites. Ce ne sont là que pierres d’attente : Marc ouvre le ban, mais réserve le grand démarrage de la foi à une autre pentecôte : « Il n’y avait pas encore d’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7:39). Que Légion, tel Jean-Baptiste, « prépare pour le Seigneur un peuple prêt » (Mal 3:25), qu'il touche une légion d'auditeurs, et les Apôtres viendront leur apporter le Seigneur. On peut noter enfin comme « le Diable porte pierre » : il suscite une tempête, mais celle-ci jette l’Église sur le rivage des païens, ce qui sauve Légion. Ses démons vaincus obtiennent de rester au pays, mais en poussant les cochons au suicide font disparaître toute l’impureté du pays. Les païens refusent le Christ, mais son départ entraîne l’apostolat de l’un d’entre eux. Bref, l’abandon du Fils à la Providence (son sommeil sur le coussin) révèle l’économie du Père, que voici: « Dieu [le Père] veut que tous les hommes [Israël et nations] soient sauvés [par le Fils] et parviennent à la connaissance de la vérité »[dans l’Esprit] (2 Tim 2,4).