Marc, mois 3, jour 6

Shâvouot - Fête des semaines : Don de la Torâ et Épousailles

3:24. Et si un royaume contre lui-même est divisé (meridzo) il ne peut rester debout ce royaume-là : Aujourd’hui Pentecôte, mémoire du don de la Loi. En ce jour, comme on l'a dit hier, l'Annonce heureuse donne la première des dix comparaisons du nouveau Décalogue. Celle des divisions. Quelles divisions ? Le Seigneur vient dans un monde tombé au pouvoir de Satan (1Jn 5:19), “prince de ce monde”, et il vient le diviser : “Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée, diviser (dichazo) homme contre son père, et fille contre sa mère et belle-fille contre sa belle-mère. Les ennemis de l'homme seront les gens de sa maison” (Mt 10:35). C'est ce qu'on voit déjà avec les siens, qui sortent pour le saisir, et les pharisiens qui veulent le perdre. “Les siens ne l'ont pas reçu” (Jn 1:11). Comme à Babel, il “descend” pour “disperser ses habitants sur toute la face de la terre” (Gn 11:5, 9). “L'un :sera pris, l'autre laissé” (Lc 10:34). “Il recueillera son blé dans le grenier, quant aux bales, il les consumera au feu qui ne s'éteint pas” (Mt 3:12). “Cet enfant doit amener chute et relèvement d'un grand nombre en Israël. Il sera signe de contradiction” (Lc 2:34). On voit déjà scribes et siens d'un côté, apôtres et disciples de l'autre. La Synagogue et l'Église. Sa question du verset précédent (“Comment peut-il Satan”) n'était pas un trait d'humour sarcastique, mais l'annonce de son « discours de la méthode » pour faire advenir le royaume de Dieu annoncé depuis sa première parole, “S’est approché le règne de Dieu” (1:15). C'est lui qui vient diviser le royaume de Satan. Isaïe fait réciter en ce jour “Le Seigneur a retranché d'Israël tête et queue, palme et roseau, au jour un. Ancien et face éminente, c'est la tête, prophète enseignant le mensonge, c'est la queue. Ceux qui guidaient ce peuple s'égarent et ceux qu'ils guidaient se sont fourvoyés” (Is 9:13-15). Le royaume (A) correspond aux “siens”, à “ses proches”, qui voudraient bien le saisir, mais à qui le Seigneur préfère ses disciples (“appreneurs”), « semence non pas corruptible, mais incorruptible » (1P 1:23).

Et si une maison contre elle-même est divisée, elle ne pourra rester debout cette maison : La maison (B), c'est la maison royale, c'est-à-dire les gens de sa maison, la famille royale, la dynastie et les responsables institués par le roi pour gouverner le royaume. Ils correspondent aux scribes et aux pharisiens alliés aux hérodiens en vue de le perdre (3:6). Le futur (“pourra”) semble indiquer que la maison restera debout plus longtemps que le royaume, « comme une hutte dans une vigne, comme un abri dans un champ de concombres, comme une ville assiégée » (Is 1:8). « Ne les tue pas, de peur que mon peuple oublie » (Ps 58:12).

Et si le Satan s'est levé contre lui-même et s'est divisé il ne peut rester debout mais il a (eu) une fin : Satan (C), c'est le prince de ce monde, le chef de guerre, le pharaon qui envoie ses chevaux contre les hébreux évadés de son royaume. Il veut récupérer ceux qui étaient en son pouvoir : « Le Dragon se lança à sa poursuite de la Femme » (Ap 12:13). Il ne capitulera pas avant la fin des temps : « Le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort » (1Cor 15:26). Mais “il a (eu) une fin”, elle est déjà actée : “Alors le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre” (Ap 20:10). “Alors la mort et l'Hadès furent jetés dans l'étang de feu” (Ap 20:14). Royaume, maison et Satan constituent les trois niveaux de “la montagne jetée dans la mer” (Mc 11:23), « la pierre semblable à une grande meule jetée dans la mer » (Ap 18:21), Babel-Babylone, qui s'oppose à la montagne sainte que le Seigneur édifie à partir de 1° lui-même, la tête, 2° ses apôtres, c’est-à-dire envoyés, 3° ses disciples (3:13), ou “appreneurs”, sa vraie famille (3:35).