=====Marc, mois 3, jour 18===== 4:13. **Et il leur dit vous ne saisissez pas cette comparaison * et comment connaîtrez-vous toutes les comparaisons**\\ 14. **celui qui sème * sème la Parole**\\ \\ 4:13. **Et il leur dit Vous ne saisissez pas** : //Litt//. "Vous ne voyez pas", du grec //eido//, voir, d'où savoir (cf. en français « Tu vois ce que je veux dire », ou en Marc "Voyez ce que vous écoutez", 4:24). C'est la vision par laquelle le Seigneur a vu la colombe de l’Esprit, les Quatre, leur foi, par laquelle la foule a "su" (//eido//) que le Fils de l'Homme avait autorité de remettre les péchés (2:10). C'est là l'entrée dans le monde nouveau par la vision de foi donnée à l'Église. Alors que ceux du dehors, eux, "regardent et ne voient (//eido//) pas". Ne saisissent pas. Ne savent pas. Pour acquérir cette vision et entrer dans l'Église, prenez conscience que vous ne voyez pas ; comme Socrate, sachez que vous ne savez pas et, par la question, devenez disciples, c’est-à-dire apprentis, et vous verrez. Au légat qui lui demandait qui était le Dieu des chrétiens, Pothin répondit : « Tu le connaîtras, si tu en es digne ». « Luttez pour entrer par la porte étroite » (Lc 14:24). **Cette comparaison** : Première chose à (sa)voir, c'est qu'il y a quelque chose derrière ce qui est dit. En hébreu, comparaison se dit //mashal//, énigme, devinette, sentence... En grec, //Para-bole// est plus précis : comme disait BF, c'est une trajectoire invisible jetée (//bole//) le long (//para//) d'une autre visible. Le Seigneur dit : Commencez donc à apprendre à comparer avec cette première parabole. Saint François d’Assise, on lui dit « Rebâtis mon Église », il commence par rebâtir l'église où il se trouve, et devine ainsi comment rebâtir l'Église. **Et comment connaîtrez-vous toutes les comparaisons** : Cette première parole contenait toutes les autres, et la première question qu'on pose permet d'entrer dans tout l'enseignement. Le Seigneur lui-même en est à son quatrième "comment", répondant à une question par une question, de question en question vers une Question qui n'a pas de fin. Et si le Seigneur a dit cette par[ab]ole, c'est après avoir « construit » autour de lui les Douze et les disciples, et les avoir attirés au bord de la mer, d'où, à bord d’une barque, il parle à d'autres encore sur la terre. Or la barque, ça dit quelque chose : la proposition d'un voyage. A travers ses voiles on devine l'autre rive... Bref, en actes, il a déjà commencé à dire quelque chose de précis : « Moi le Seigneur, je dis et je fais » (lire Ez 37:13-14). 14. **Celui qui sème sème la Parole** : Ce qu'il a dit est donc une semence jetée de la barque de l'Église sur la terre. « Il envoie son Verbe sur la terre » (Ps 147:4). Dieu dit pour donner vie (Gn 1). Mais « le Seigneur fait mourir et vivre » (1Sam 2:6) : car hélas l'amour de Juda étant vite dissipé, il les tue par les paroles de sa bouche, et ainsi son jugement surgit comme la lumière (Os 6:4-5), dessinant un désert stérile, et un jardin fertile. Il n'y a pas que du fertile, tous les missionnaires le savent : même « le dixième sera dépouillé »... Mais « Le tronc est une semence sainte » (Is 6:13), car c'est « la racine (ou souche) de Jessé » (Is 11:1)... « Si le grain ne meurt » (Jn 12:24)... Or ce jour cache un enseignement que nous révèle le calendrier : nous sommes le 18 du mois 3 : dans trois mois, le 18 du mois 6, la semence sera un pain (8:6) ; dans six mois, le 18 du mois 9, il plantera une vigne (12:1) ; et dans neuf mois, le 18 du mois 12, la vigne donnera un vin amer sur la croix (15:23), cf. Is 5:2-4. Le tronc dont parle Isaïe, c’est la Croix. "Si le grain ne meurt..." (Jn 12:24).